Pourquoi Serge passe au bio
Après une dizaine d’années en agriculture conventionnelle, Serge Manceau a choisi de convertir son exploitation en bio. Il explique pourquoi.
La Chapelle-Janson. Jeudi 28 septembre, des élèves du lycée agricole de Saint-Aubin-du-Cormier et de la MFR sont venus visiter la ferme de Serge Manceau, à La Chapelle-Janson. Ils profitaient d’une opération Fermes ouvertes proposée par Agrobio 35. L’agriculteur a expliqué à cette occasion pourquoi il avait choisi, en juin dernier, de débuter une conversion en agriculture biologique.
« Mon système d’exploitation n’était déjà pas très loin du bio mais j’utilisais quand même des traitements par pulvérisation. J’ai fait des études économiques pour voir si c’était intéressant et j’ai décidé de me lancer » explique Serge Manceau. Mais pour l’agriculteur qui possède 45 vaches laitières, dix vaches allaitantes et 300 porcs, l’intérêt n’était pas seulement économique. « Je produis moins mais je ne dépends plus de personne, mon but est d’arriver à une autonomie totale. »
Une révolution culturelle
Pas évident, toutefois, de voir brutalement sa production laitière baisser, avec un rendement par vache passant de 8 000 litres à 5 000 litres par an. « Mais je n’achète plus d’aliments et je vends le lait plus cher » précise l’agriculteur qui va aussi bénéficier d’aides à la conversion.
Pour Serge Manceau qui a succédé à ses parents en 2006, il s’agit toutefois d’une petite révolution culturelle et d’une nouvelle façon d’aborder son métier. « Cela change complètement mon organisation » reconnaît l’éleveur qui suit une formation continue pour adopter de nouvelles pratiques. Il développe ainsi les cultures fourragères, notamment la luzerne, pour nourrir ses bêtes. Aux lycéens, Serge Manceau a même affirmé avec le sourire : « Passer les vaches en bio c’est rien, c’est passer l’éleveur qui est dur ! ».
De plus en plus de fermes bio
Serge Manceau n’est pas le seul à faire le choix du bio. Le nombre de fermes passant à l’agriculture biologique augmente chaque année. Les derniers chiffres datant de 2015 font état de 500 fermes engagées en bio en Ille-et-Vilaine dont 63 dans le pays de Fougères (+ 18, 9 % en un an).
Les fermes bio restent cependant fortement minoritaires puisqu’elles représentent 3,5 % des fermes du pays de Fougères.
Brigitte Beaumert
▲Contact Agrobio 35 : tél. 02 99 77 09 46, site : www.agrobio-bretagne. org,