Et s’il revenait ?
Un collectif se bat pour le retour du train entre Fougères et Rennes. Ce sera long, si cela se fait un jour. Mais les choses progressent pour raccorder le pays de Fougères à la capitale bretonne, et notamment à la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV).
On appelle ça un train sur pneus : des liaisons SNCF par car entre Fougères et Rennes. Un service déjà assuré mais qui va prendre une nouvelle dimension à partir de 2018. La raison ? Le souci des responsables locaux d’ancrer le pays de Fougères à la nouvelle Ligne à Grande vitesse Paris-Rennes (LGV), inaugurée récemment par Emmanuel Macron. Une connexion qui pourrait mettre la gare Montparnasse à moins de trois heures de Fougères.
Sur pneus… en attendant
« Il y a un consensus des élus du pays de Fougères sur ce sujet, savoure Évelyne Gautier-Le Bail, conseillère régionale. La Région, qui a gagné de nouvelles compétences en septembre dans le domaine du transport, a mené une étude de mobilités et nous pouvons annoncer des adaptations majeures sur la liaison FougèresRennes, dans le cadre du TER, peut-être même dès le 1er janvier ».
Réunion publique en novembre
La conseillère régionale veut rester discrète sur ces adaptations que Gérard Lahellec, vice-président aux transports, viendra présenter en novembre à Fougères, lors d’une réunion publique. On sait déjà cependant que des navettes venues de Montours et Maen Roch (via l’A84) pourraient rejoindre le TER sur pneus à Romagné. Le changement des types de car est aussi dans les tuyaux (avec wi-fi à bord).
Ces améliorations augurent d’autres évolutions. La région intègre l’ouverture de la seconde ligne de métro rennaise et la construction de Via Silva (nouvelle urbanisation entre Cesson-Sévigné et Thorigné-Fouillard) dans sa réflexion.
Des nouvelles qui devraient réjouir le collectif Fougères-Rennes En Train (FRET), composé depuis 2015 d’une dizaine de formations politiques, et d’associations (1). Avec nuance, pourtant. « Le vice-président aux transports, Gérard Lahellec, nous a rencontrés plusieurs fois, sans pour autant prendre des engagements clairs sur le train […] Dans les deux années à venir nous attendons surtout l’ouverture de la deuxième ligne de métro à Rennes et la mise en place de liaisons directes et rapides vers son terminus sur Rennes-Atalante. Cela améliorera les liaisons quotidiennes mais cela restera du transport routier. La question environnementale ne sera toujours pas réglée » résume Benoit Montabone, l’un des porte-parole du FRET.
Le FRET toujours remonté
L’objectif initial du FRET, Rennes-Fougères (et au-delà ?) est toujours valide. « Le dossier avance, même si sur des infrastructures aussi lourdes les délais peuvent être très longs, poursuit Benoit Montabone. Sur le train lui-même, nous attendons de voir les nouveaux choix stratégiques du gouvernement. Le président Macron a annoncé à Rennes que le tout-TGV était fini. Nous espérons que les investissements vont se faire sur les lignes de proximité, et que nous pourrons en profiter. Par ailleurs, nous allons travailler à rendre le projet plus concret, en termes de trajet, de coût, d’implantation, pour montrer que c’est possible ».
Hervé PITTONI