L’apiculteur plante pour sauver ses abeilles
L’apiculteur Jérémy Tréhu a pu acheter huit hectares de terres protégées à la ville de Rennes. Il y a plante arbres fruitiers et mellifères qui nourriront ses abeilles dans les prochaines années.
« Pour moi c’est un terrain de jeux » sourit Jérémy Tréhu, un oeil sur les centaines d’arbres plantés à quelques encablures du centre-bourg de Saint-Germain-en-Coglès. Un jeu, mais aussi un enjeu : car il s’agit aussi d’aider les colonies d’abeilles mises à mal depuis de longues années à survivre.
Des terres protégées
Jérémy Tréhu est apiculteur à Saint-Germain depuis 2022. « J’ai toujours été sensibilisé à la nature », entame cet enfant de la commune. Bac pro de travaux paysagers en poche, il a d’abord travaillé pour le Syndicat Loisance Minette (restauration de rivières), avant de bifurquer dans la grande distribution.
Mais la nature l’a de nouveau appelé il y a trois ans. Il a entamé une nouvelle formation agricole, en se spécialisant dans l’apiculture. Avant de fonder son entreprise, Au Dolmen des abeilles, et de produire ses premiers miels en 2023. Aujourd’hui il entretient « entre cent cinquante et deux cents colonies », dans une vingtaine de ruchers. « Tous se trouvent dans un rayon de vingt-cinq kilomètres autour de SaintGermain » précise-t-il.
En 2023, accompagné par la Safer, Jérémy Tréhu a pu devenir propriétaire de huit hectares de terres vendues par la ville de Rennes. La métropole dispose en effet de terrains à Saint-Germain et au Châtellier. Des terres qui encadrent ses drains et captages d’eau. Avec un apiculteur, elle avait donc l’assurance que ces terres continueraient à être exploitées sans pollution.
En mars dernier, sur deux hectares, Jérémy Tréhu a planté environ 2800 arbres fruitiers ou non, dont les abeilles feront leur miel : « des essences mellifères comme le tilleul, le chataignier, le merisier, le sorbier des oiseleurs, l’acacia,, mais aussi des pommiers et des poiriers. Il faut une certaine diversité des essences car leurs floraisons sont successives, sur une longue durée, ce qui est bon pour les abeilles. »
Ces plantations ont été labellisées bas carbone, dans le cadre d’un programme du Centre national des propriétés forestières et du ministère de la transition écologique, qui ont financé une grande partie de l’opération.
Près de là, Jérémy Tréhu a aussi planté une centaine de pommiers : une quarantaine de variétés anciennes et locales, aux noms poétiques comme le doux miellé, la bédange, la moussette, le doux coursier… Des pommes à couteau et à jus choisies avec l’association Les Mordus de la pomme.
350 mètres de haies
Enfin, l’apiculteur a reconstitué sur site trois cent cinquante mètres de haies bocagères, avec la communauté de communes et dans le cadre du programme Breizh bocage. Là encore, des arbustes mellifères come le fusain, le houx, le noisetier, l’aubépine, le viorne…
Jérémy Tréhu a d’autres plantations en projet pour l’année 2025. Mais pour l’instant, place à la production de ses miels de printemps et d’été. « Trois récoltes dans l’année » que l’on peut trouver sous l’étiquette Au Dolmen des abeilles dans les pharmacies de Saint-Germain et Saint-Etienne (Men Roch), en grande surface (Super U Maen Roch, Intermarché Fougères), et en épicerie (La Becquée, Fougères).