LUBRIZOL, UN AN APRÈS LE DRAME
Pour l’ensemble des Français, le nom de Lubrizol est étroitement lié au 26 septembre 2019, le jour où près de 10 000 tonnes de produits chimiques ont brûlé sur ce site de Rouen (SeineMaritime) classé Seveso. Un an après, l’usine, située à cheval sur la commune de Petit-Quevilly et Rouen, ne s’est pas fait oublier. La zone brûlée a fait l’objet de travaux de nettoyage et de démantèlement conséquents, qui ont coûté 20 millions d’euros. Il a fallu nettoyer les voiries, déblayer les décombres et assainir les bassins, ce qui a nécessité l’intervention de scaphandriers. Et si les conséquences sanitaires et environnementales de la catastrophe sont encore incertaines, la colère dans la population est toujours grande. Le collectif unitaire de Lubrizol, regroupant des syndicats et des associations de victimes et de défense de l’environnement, appelle ainsi à une manifestation demain. Il réclame notamment des mesures de sécurité plus contraignantes pour les sites Seveso, des sanctions «exemplaires» pour les industriels et un suivi médical à long terme des populations. Le ressentiment des victimes est également dirigé contre l’Etat, épinglé par une commission d’enquête sénatoriale qui a dénoncé, le 5 juin 2020, un suivi sanitaire «à la fois tardif et incomplet» et des «angles morts inacceptables» dans la prévention des risques industriels. Hier, les ministres de la Transition écologique et de l’Intérieur, Barbara Pompili et Gérald Darmanin, se sont rendus sur place afin de présenter les grands axes du plan d’action du gouvernement, destiné à renforcer la protection des populations. ■