« L’Art de la fauconnerie »,
Texte de Patrick Morel, publié par les éditions Crépin-Leblond
Nous avons débuté cette présentation avec un animal sauvage à part, gibier fameux de nos aïeux, nous l’achevons avec un chasseur à part. Nous parlons de l’oiseau de proie diurne évidemment. Au bout de 8 000 ans d’existence, l’art du vol s’essouffle-t-il ? Pas le moins du monde tant le rêve d’Icare paraît éternel. Quant à Patrick Morel, cela fait cinquante ans qu’il vole. C’est peu par rapport aux 8 000 ans évoqués, c’est beaucoup pour un seul homme. Cette passion est d’autant plus dense qu’il est reconnu comme un maître fauconnier. Un maître du chien d’oysel également. Décidément actif, Patrick Morel fut président du Club Marie de Bourgogne, association des fauconniers belges, il fut encore président de l’Association internationale de fauconnerie, soit 60 pays représentés. Enfin, il est président d’honneur de l’Anfa, Association nationale des fauconniers et autoursiers de France. Parce que tôt il a voyagé à travers le monde pour voler, tant en Europe qu’en terres arabes, Patrick eut conscience de la portée internationale de cet art. Aussi, en 1995, il songe à la reconnaissance officielle de l’art de la fauconnerie comme patrimoine culturel immatériel mondial. En 2010, l’Unesco signe le diplôme. Il y a 66 ans, paraissait le Traité de fauconnerie et d’autourserie d’Abel Boyer et Maurice Planiol, avec des illustrations de Roger Reboussin, aux éditions Payot. Depuis 1948, plus aucun ouvrage de fauconnerie d’envergure ne sera publié. De nouveau, Patrick Morel se lance un défi. Le voilà. L’Art de la fauconnerie. 450 pages d’un traité moderne de l’art de la fauconnerie et d’autourserie, mais encore de l’éperverie, de l’aiglerie, de la buétonerie, sic ! 450 pages collectives car il fait appel à des amis pour traiter l’ensemble des facettes de son art. Et dieu sait si elle sont légions : les espèces, le chaperon, le chien, le cheval, l’entraînement à l’aide de cerf-volant ou de petits avions télécommandés, le radio-pistage et la radio-télémesure. De superbes clichés, des reproductions de tableaux, des gros plans d’oiseaux, des scènes de vol et de chasse enrichissent le tout, et nous transportent à tire d’aile à la poursuite de la grouse, du héron ou du chevreuil. Tout bonnement fantastique. Saluons ici les éditions Crépin-Leblond qui ont permis la parution d’un ouvrage qui fera date au-delà des 66 prochaines années ! texte François-Xavier Allonneau photos Olivier Weidemann