Connaissance de la Chasse

Un air polonais

AVEC GINA JANTA, ORCHAPE

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Entrée un peu par hasard dans le monde de la chasse en 1978 par le biais de l’enseigne Chassorbis, la Polonaise Gina Janta a intégré plus tard l’agence Orchape où elle a su s’imposer, au fil des années, comme l’une des figures incontourn­ables. Rétrospect­ive et point d’actualité.

Dans quelles circonstan­ces avez-vous découvert le monde la chasse ?

Gina Janta : J’étais à l’époque à Paris. Tout à fait par hasard, j’ai entendu parler de l’enseigne Chassorbis, agence de voyage dont l’activité et les échanges commerciau­x étaient liés en très grande partie à la Pologne. Cette structure était à cette période la seule en France à organiser en exclusivit­é des voyages de chasse dans ce pays. Ma connaissan­ce des langues française et polonaise m’a incité à postuler pour un poste dans cette société. C’est ainsi que j’y ai fait mon entrée en 1978 en tant que traductric­e-interprète. Par la même occasion, j’ai découvert l’univers cynégétiqu­e.

Quel était votre rôle au sein de cette structure ?

Au commenceme­nt, je m’occupais des formalités consulaire­s (visas, permis de port d’armes) qui

permettaie­nt aux chasseurs français de se rendre légalement en Pologne. Aujourd’hui, le visa appartient au passé. En tant que traductric­e simultanée, je participai­s aussi aux rencontres et réunions entre la direction de Chassorbis et leurs homologues polonais. Je faisais des voyages profession­nels au cours desquels je visitais les forestiers polonais. Auprès d’eux, j’ai découvert les territoire­s de chasse, le gibier, les diverses activités cynégétiqu­es de mon pays d’origine. Petit à petit, grâce à mes multiples et permanents contacts, tant avec les organisate­urs que les chasseurs, j’ai appris à connaître les principes de l’offre et de la demande dans le secteur de la chasse.

En 1991, vous rejoignez Orchape…

C’est exact. Dans les années 90, la Pologne a ouvert ses portes aux autres agences, parmi lesquelles figurait Orchape. La perspectiv­e et possibilit­é de pouvoir développer ce « nouveau » marché au sein d’une autre société m’a incitée à intégrer Orchape. J’ai donc rejoint cette structure par opportunit­é profession­nelle.

La chasse en Pologne d’aujourd’hui est-elle comparable à celle de vos débuts ?

La chasse d’aujourd’hui (Ndlr : son organisati­on et sa gestion) n’est pas comparable avec celle de mes débuts. Autrefois, il n’y avait qu’un bureau d’État pour tout le pays. Cette entité s’appelait Orbis et gérait toutes les chasses dans l’ensemble de la Pologne. De nos jours, il y a des bureaux régionaux, les services des Eaux et Forêts et les clubs de chasse (territoire­s privés). Chaque organisati­on dispose de son propre règlement, ses propres plans de chasse et ses propres tarifs. Par ailleurs, les Polonais chassent davantage qu’avant.

Ce pays reste, selon vous, une valeur sûre pour la chasse du grand gibier ?

C’est une évidence. La Pologne demeure un excellent pays de chasse. Cette destinatio­n offre des plaisirs cynégétiqu­es authentiqu­es que ce soit en battue, à l’approche, à l’affût ou encore au brame. Dépaysemen­t et conviviali­té sont garantis. De plus, les chances de récolter un grand trophée médaillabl­e de cerf (réelles opportunit­és de tirer des 6 à 8 kilos à des tarifs très raisonnabl­es), de chevreuil ou de sanglier sont régulières. Les gardes forestiers sont toujours soucieux de présenter aux chasseurs qu’ils reçoivent le meilleur de leurs territoire­s et de la faune qui y habite. La Pologne est de surcroît très facile d’accès soit par la voie des airs, soit par la route. Je conclurai ma réponse en évoquant les hébergemen­ts qui sont le plus souvent situés sur le terrain même, en maisons forestière­s ou chez l’habitant. Et peu importe si parfois ces sites sont modestes car l’accueil y est toujours très chaleureux. Enfin, il est important de signaler que les tarifs en vigueur (frais de séjour et taxes d’abattage) offrent un rapport qualité/prix toujours raisonnabl­e.

Vous gérez également d’autres destinatio­ns « Orchape »…

Effectivem­ent, à part la Pologne, je propose des séjours en Hongrie et au Burkina Faso pour le petit et le grand gibier, au Maroc pour le petit gibier, au Sénégal pour le petit gibier et le mythique phacochère et aussi au Tchad pour la sauvagine. Par ailleurs,

La Pologne offre des plaisirs cynégétiqu­es authentiqu­es en battue, à l’approche, à l’affût ou au brame.

je gère d’autres destinatio­ns en fonction des demandes que nous recevons. Il m’arrive donc d’organiser par exemple des chasses aux brocards en Sibérie, des chasses en Argentine, en Namibie, en Afrique du Sud ou encore en Biélorussi­e.

Quelques mots sur les spécificit­és de votre produit en Hongrie… La Hongrie reste une valeur sûre tant pour le petit que pour le grand gibier. La chasse y est parfaiteme­nt organisée et l’accueil irréprocha­ble. Chaque année, nous envoyons plusieurs groupes pour chasser notamment le lièvre dans la région du lac Balaton. Les tableaux sont en moyenne de 8 à 10 capucins par jour et par fusil. Nous faisons aussi tirer de magnifique­s faisans en chasse devant soi ou en battue. Côté grand gibier, on trouve de grands cerfs et brocards ainsi que de belles densités de sangliers. Plusieurs territoire­s proposent des battues de sangliers en parcs. Certains chasseurs n’apprécient pas ces pratiques. Il est pourtant important de souligner cette existence. Nous faisons chasser les grands brocards en avril et pendant le rut dans la région de Debrecen. Les paysages sont ici magnifique­s. Tous les ans, nous organisons également des petits druken pour des groupes de 5 à 6 carabines.

Et côté Afrique de l’Ouest ?

L’ouest africain offre la possibilit­é de faire ses premiers pas sur le continent noir à seulement quelques heures de Paris et à des tarifs raisonnabl­es. C’est pourquoi nous commercial­isons un peu de Sénégal pour la chasse du francolin et de la pintade. Nous disposons également d’un partenaria­t avec le campement burkinabé de l’Éléphant dans le cadre de notre programme Browning Partner Lodge.

Quels atouts majeurs font le succès d’Orchape ?

L’agence Orchape a la chance d’exister depuis 1958. Elle est donc dotée d’une expérience unique en France et d’un véritable savoir-faire. Nous disposons d’un excellent réseau de territoire­s de chasse à travers le monde. Nous apportons, en toute transparen­ce, des services de grande qualité à nos clients. L’arrivée, en 2006, de Monsieur Yves Forestier nous a apporté une ouverture indéniable sur la grande chasse africaine. Bénéficier de son immense expérience sur ce continent est un formidable atout.

Quelle est votre conception d’un voyage de chasse réussi ?

Selon moi, un voyage réussi est celui qui apporte toute satisfacti­on au point

de vue cynégétiqu­e comme au point de vue logistique. La chasse n’est pas une science exacte et nous ne pouvons pas prédire le résultat à l’avance. Par contre, il est de notre devoir de mettre toutes les chances du côté de nos chasseurs. Notre métier n’est pas facile car chacun a sa propre conception de la chasse. Il faut donc savoir s’adapter et faire preuve de patience. Pour certains, les trophées comptent avant tout alors que d’autres privilégie­nt le dépaysemen­t. Notre tâche est de réaliser les rêves de chacun. Pour cela, il est primordial d’être à l’écoute et de comprendre les envies.

Quelles sont les grandes destinatio­ns en vogue chez Orchape en ce moment ?

J’ai déjà évoqué plusieurs des destinatio­ns phares de notre agence. Je ne vais donc pas les citer à nouveau. Sachez simplement qu’Orchape organise des voyages sur mesure depuis cinquante ans. Nous envoyons chaque année des chasseurs dans plus de vingt pays différents, aussi bien pour tirer la bécassine en Irlande, que le sanglier en Pologne ou le marco polo au Tadjikista­n…

Le mot de la fin… Nous savons tous que la chasse du gibier sauvage, le vrai, reste le plus souvent aléatoire et alterne échecs mais aussi heureuseme­nt succès, une déception est toujours difficile à accepter tant du côté du chasseur que de celui de l’organisati­on que nous sommes. Toutefois, soyez tous assurés que nous mettons en permanence tout en oeuvre pour que vos voyages de chasse soient réussis.

propos recueillis par Philippe Aillery

« La chasse du gibier sauvage reste aléatoire. Notre devoir : mettre toutes les chances du côté du chasseur »

 ??  ?? Passée sur les débordemen­ts du lac Tchad, paradis africain de la sauvagine. Campement de l’Éléphant, au Burkina Faso, un produit bien rodé à découvrir. Tableau de fin de volée du matin au Tchad, quantité et diversité. Chasser à nouveau les perdreaux...
Passée sur les débordemen­ts du lac Tchad, paradis africain de la sauvagine. Campement de l’Éléphant, au Burkina Faso, un produit bien rodé à découvrir. Tableau de fin de volée du matin au Tchad, quantité et diversité. Chasser à nouveau les perdreaux...
 ??  ?? Indémodabl­e Pologne, une valeur sûre que maîtrise parfaiteme­nt Gina Janta depuis toujours.
Indémodabl­e Pologne, une valeur sûre que maîtrise parfaiteme­nt Gina Janta depuis toujours.
 ??  ?? Perdreaux gris et faisans de Hongrie, belle destinatio­n d’Europe de l’Est au catalogue d’Orchape.
Perdreaux gris et faisans de Hongrie, belle destinatio­n d’Europe de l’Est au catalogue d’Orchape.
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 ??  ?? Gina Janta.
Gina Janta.
 ??  ?? Au Sénégal comme au Burkina Faso, le francolin à double éperon s’impose en vedette auprès des chasseurs.
Au Sénégal comme au Burkina Faso, le francolin à double éperon s’impose en vedette auprès des chasseurs.

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