Il y a un os…
En Afrique du Sud, fin de journée du 12 septembre 2014, Matthieu Mairesse, le patron de l’agence Sable Safari, déambule à bord d’un 4×4 en compagnie d’un couple de ses clients à travers les pistes de l’une de ses zones de la province du North West située à environ 150 kilomètres du Botswana. L’heure n’est plus à la chasse mais à l’observation et à la photographie. Ainsi, la petite troupe croise un groupe de 7 ou 8 girafes. Les animaux sont comme à l’accoutumée paisibles et posent volontiers devant les objectifs. Le voyagiste nous narre la suite. « J’ai remarqué que deux individus semblaient s’embrasser sur les lèvres, chose curieuse. Au bout de ce long baiser, j’aperçus alors dans la bouche de l’un des protagonistes une tache blanche, de la taille d’une balle de golf. J’ai alors demandé à notre chauffeur de s’avancer doucement pour tenter d’identifier le corps étranger que mâchouillait la girafe. Après un moment, elle recracha subitement et, à ma grande surprise, je vis tomber au sol un long os. Aussitôt, la voisine se précipita et les deux ruminants agrippèrent chacun une extrémité du morceau de ce qui ressemble à un radius-cubitus de moyenne antilope. La plus vindicative réussit finalement à s’accaparer le trésor et à s’écarter quelque peu pour le mâcher de plus belle. L’ensemble de cette scène a duré un très long moment. Malgré mes multiples séjours en Rsa, je n’avais jamais été témoin de ce phénomène. Mais je savais que les herbivores sont coutumiers de ce type de comportement en fin de saison hivernale (septembre en Afrique du Sud), quand la végétation est grillée et que les premières pluies n’ont pas encore fait leur apparition. Ceci permet de compenser un manque de calcium. » Philippe Aillery