Honneurs à la Société de Vènerie
Les Honneurs de la chasse Laurent Perrier/Groupama 2015 ont été attribués à la Société de Vènerie pour son action en faveur des corridors écologiques en milieu forestier mené en partenariat avec l’Onf, l’Oncfs et diverses Fdc. Ce projet atypique et novateur met en valeur l’expertise des chasseurs veneurs et fédère de nombreux acteurs du monde rural. de la déstabilisation politique des États, notamment africains. Dans les deux ans qui viennent, 18 élections présidentielles devraient se dérouler dans l’Afrique francophone, autant dire qu’une partie du continent sera sous tension. Retour en France. Selon le colonel Bruno Manin, à la tête de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, le braconnage est « résiduel » dans l’Hexagone, la chute du petit gibier et l’abondance du grand gibier expliquent cela. Hubert Géant, directeur de la police au sein de l’Oncfs, précise qu’il n’y a pas d’effet crise sur le braconnage du gibier, c’est-àdire pas de hausse significative de l’activité. Toutefois, M. Bonnin met en garde : « S’il n’existe pas de mafia environnementale agissant sur notre sol, la criminalité est prête. » Elle fait même preuve d’un grand sens de l’adaptation, lorsque l’on songe au gang des Irlandais, gens du voyage qui délaissèrent deux ans durant leur activité de bitumeurs afin d’opérer une razzia sur les cornes de rhinocéros et défenses exposées dans les musées et les salles de ventes français, comme cela se passa au sein du Musée de la chasse et de la nature à Paris en décembre 2011. Voilà encore pourquoi on observe une grande diversité de phénomènes en France, nouveaux ou pas : braconnage de la civelle dont le kilo atteint 8 000 € en Chine (même lorsque le poisson est issu d’élevage marocain), ramassage des champignons par cars entiers d’individus originaires des pays de l’Est, trafic de tortues d’Hermann (espèce protégée en voie de disparition, très demandée en tant que Nac, nouvel animal de compagnie), trafics de mygales, de scorpions, etc. Observons ici que la criminalité évolue dans les campagnes : vols de tracteurs à destination de la Pologne notamment, vols de pivoines, vols ou abattages et dépeçages in situ de bétail… Des actes à rapprocher pour partie des vols de cuivre sur le réseau ferré principalement réalisés par les gens du voyage. Dans sa conclusion, le président du Sénat Gérard Larcher a regretté l’absence de consensus international en matière de conservation. Rappelant que la réponse pénale au trafic des espèces animales devait être renforcée. En outre, il a insisté sur le principe que preuve était faite que la sanctuarisation de la nature n’assurait pas sa protection. En revanche l’utilisation durable des ressources naturelles était garante de leur conservation. Enfin, M. Larcher a attiré l’attention sur l’ampleur des migrations humaines, et leurs conséquences en termes de désordre politique et donc de protection de la nature. Au final, comparer le trafic français (limité) et le trafic international (en forte hausse) ne tient pas. D’autant plus que ce dernier est des plus imaginatifs, et que la région concernée correspond essentiellement à un axe Afrique-Asie. Aussi le colloque n’aurait pas dû mêler les deux thèmes. Il n’empêche, le souhait du Saint Hubert Club de France de constituer un club de réflexion ou think tank cynégétique mériterait d’être encouragé, enrichi. Notons qu’il s’agit là du rare cercle qui tente de penser globalement la chasse. 113 ans après sa création, 111 ans après avoir été reconnu d’utilité publique, le Shcf contribue au débat. La prise de conscience est nécessaire étant donné que les menaces pesant sur la faune sauvage se multiplient rapidement. Il est à craindre que par effet ricochet et effet de simplification, cela aura des conséquences sur le regard porté sur la chasse. F.-X. A.