Pic de dangerosité chez le chevreuil
Les notes relevées durant les opérations de « repêchage » menées par Hervé Henry se révèlent infiniment précieuses. L’agent Onf nous apprend que 95 % des chevreuils retrouvés dans les canaux en période printanière sont des jeunes de l’année précédente. « En début de saison, ce sont très majoritairement des mâles. Cette proportion coïncide avec l’époque de la territorialité », où les brocards adultes chassent les jeunes mâles d’un territoire qu’ils se sont approprié. Les courses- poursuites s’achevant alors parfois dans un canal. « Selon les années, on note un pic entre le 1er-8 avril jusqu’au 17-25 mai, explique l’agent. La période de fenaison (juin) redistribue également les territoires. Les jeunes qui s’accaparent souvent une parcelle de prairie se retrouvent du jour au lendemain sur une parcelle rase qu’ils quittent en quête d’un autre territoire. Au fur et à mesure de l’avancée du printemps, la tendance s’inverse et c’est une majorité de chevrettes que l’on ressort. Là encore cela coïncide avec la période des mise bas. Les femelles gestantes chassent alors leurs filles pour s’isoler. Mes notes révèlent également que je sauve plus de femelles que de mâles. Cela s’explique par une augmentation progressive de la température de l’eau, ce qui accroît la durée de survie de l’animal immergé. Par ailleurs, on observe plus de touristes en juin qu’en avril aux abords des canaux. Ce sont autant de témoins susceptibles de nous alerter le plus vite possible », conclut Hervé Henry.