83 % du gibier n’en réchappent pas
Hervé Henry prévient : « Le nombre de cas d’animaux repêchés est sans doute à mettre en corrélation avec l’évolution des effectifs d’une population. Ainsi on peut penser que le nombre de chevreuils retrouvés dans les canaux coïncide avec la taille de la population. Plus la population grandit et plus le territoire devient insuffisant pour tous les brocards territoriaux et pour les chevrettes ayant besoin de leur zone d’activité (lieu de la mise bas, élevage des jeunes…). Par conséquent, l’importance des pertes peut permettre de reconnaître une année propice au chevreuil (hiver doux, nourriture abondante…), comme en témoigne l’année 2002 où 80 animaux ont été sortis. Cette année fut qualifiée de chaude (par Météo France). A contrario, une année moins productive, comme 2006 marquée par un hiver froid et un mois de mars pluvieux, 23 chevreuils ont été repêchés. » Dans le même registre, on observe une augmentation sensible du nombre de sangliers repêchés qui correspond à celle observée sur les territoires alentours. Un phénomène qu’Hervé Henry date du début des années 1990 : « À cette époque, les populations de sangliers ont commencé à grimper en flèche. » Ce qui ne varie pas en revanche, c’est la proportion d’animaux morts par rapport à ceux retrouvés vivants. De 2002 à 2010, on a constaté que 83 % des animaux repêchés sont morts dans ces canaux. Pour l’année 2012, on comptabilise, depuis le 1er avril, 52 chevreuils tombés dans le canal dont 8 sortis vivants, soit 44 morts sur 32 km de zone inspectés !