Manqué à 3 mètres !
Si l’archer se doit de rechercher la proximité avec son gibier lors du tir, cet objectif présente certaines limites, comme nous le rappelle l’expérimenté Tony Veillet. « Comme lors d’un tir avec une carabine à lunette, l’archer peut tout autant se faire piéger par une trop forte proximité entre lui et son gibier et rater ainsi un tir qu’il pensait immanquable. Lorsque quelques mètres seulement vous séparent de votre proie, il est tentant de fixer le regard de l’animal – qui peut être hypnotique – au moment du tir. Ce défaut de concentration, lié à un mauvais point de visée, est bien souvent la cause de ces erreurs de précision que l’on ne s’expliquait pas. Au poste, lorsque vous pressentez que l’animal vient sur vous, focalisez votre concentration uniquement
sure, il se fige sereinement, flèche encochée, ne laissant échapper plus aucun bruit, plus aucun geste, prêt à armer la corde. Seule sa tête pivote régulièrement au son de la menée, d’un craquement, du babillement des merles au vol rasant, ou du geai nerveux qui cacarde en s’extirpant d’un fourré. Pour un archer, le choix du poste est fondamental et cela peut se jouer parfois à quelques centimètres. Au-delà de la proximité recherchée avec le gibier, bien se placer, c’est aussi trouver l’endroit juste vous permettant d’armer votre arc sans être repéré (derrière un tronc, ou tout autre paravent végétal). « Mon poste se trouve dans le prolongement de deux coulées plus ou moins paral- sur les parties vitales à atteindre (coeur, poumon). De manière générale, plus votre point de visée est petit, plus vous serez précis. » lèles qui coupent cette zone de ronces. En sous- bois, comme ailleurs, le renard agit un peu à la façon du sanglier. Il privilégiera le couvert pour sa fuite. Si un animal décide de traverser cette parcelle de bois, il y a fort à parier qu’il franchira ce massif épineux. L’utilité des deux coulées est primordiale puisque la première me permet d’identifier l’animal et la seconde de tenter de décocher une flèche. »
Mirador improvisé
En duo, les compères se séparent à l’entrée d’une parcelle de sousbois d’une densité rebutante. Les perchis innombrables entravent un peu notre progression, perturbée