Sur 233 km du nord au sud
Le littoral aquitain se distingue par la présence d’un massif dunaire, long de 233 km qui court approximativement de l’estuaire de la Gironde (au nord) jusqu’à Biarritz (au sud). Cette immense zone présente un écosystème à part entière. Quasiment rectiligne et pour l’essentiel non urbanisée, cette façade littorale de plusieurs kilomètres de large comprend une zone de plages de sable, puis une zone dunaire qui se végétalise progressivement. Les dunes côtières, autrefois mobiles, ont depuis fait l’objet d’opérations de fixation (plantation de pins). « De par leur localisation et leur couverture végétale, ces zones forestières, souvent très peu peuplées, constituent pour les bécasses en route vers le sud, une étape migratoire et une aire d’hivernage privilégiées », explique Timothée Quenouille.
plique le chasseur qui reconnaît que traquer la bécasse « des dunes » se révèle physique.
Un peu partout
Dans ce relief, les bécasses savent à merveille utiliser tous les recoins, selon l’hygrométrie et l’intensité du vent. Devant nous, au pied d’un tuc camouflé par les troncs rectilignes et noircis par la pluie, quelques sublimes taches de couleur illuminent cette forêt au tapis roux. À cette époque, les fougères de rouille, alourdies par l’eau dégoulinante, se sont affaissées. Elles laissent tout le champ visuel pour admirer les lignes ondulantes du setter galopant dans cette lande gasconne. « D’habitude, le couvert forestier se couche bien avant cette date, mais il faut reconnaître que le début de saison fut particulièrement sec jusqu’en novembre. » Lorsque ce n’est pas sur un tapis de fougères que les troncs émergent, c’est parmi les ajoncs dont il reste encore quelques boucles d’un jaune geai qui colorent joliment cette forêt rousse. Dans cet univers, la couverture végétale des dunes est constituée d’une mosaïque de parcelles de pins maritimes d’âges divers. La végétation herbacée rare permet à la bé-