Sanglier, du marais à la cité
La maîtrise des populations de grand gibier et en particulier celle de sanglier n’est pas sans poser des problèmes dans les zones humides. « On s’aperçoit que les sangliers sont très réactifs. Dès que les niveaux montent dans les marais, qu’ils utilisent bien souvent comme zones refuge du fait de leur éloignement (île) ou inaccessibilité (marais), il semble que les compagnies puissent quitter ces sites et déménager temporairement en masse. Ce type de comportement, générant un déplacement souvent conséquent de populations dans un bref délai, est parfois la cause de collisions routières entre la grande faune et les usagers de la route »,
pour la population émergente de grand gibier que nous connaissons ici », explique-t-on. D’autant que la pression de chasse et le dérangement qu’ils y rencontrent sont difficiles à décrypter. « Notre département est majoritairement tourné vers la chasse du petit gibier », explique Patrice Lecomte, technicien à la Fdc de Loire-Atlantique. Si l’on met de côté un intérêt croissant pour la chasse du grand gibier que connaissent ici surtout les chasses privées, la majorité des nemrods se tournent vers la chasse du gibier d’eau ou celle du petit gibier sédentaire. « La culture dans notre département est surtout représentée par la chasse devant soi du faisan, du lièvre ou de la perdrix », poursuit le technicien. Ceci expliquant le calendrier spécifique qui prévaut dans ce département. « Nous commençons à chasser le grand gibier, c’est-à-dire en battue, à la fermeture générale », explique Pascal Briand, président de l’Acca de Nort-sur-Erdre et administrateur à la fédération. « Quand nous faisons allusion à la fermeture générale, il s’agit de celle concernant le petit gibier, qui a lieu vers le 15 janvier. Ce n’est qu’à partir de cette date que tous les samedis ou dimanches, les adhérents de l’Acca qui le souhaitent se réunissent pour participer aux battues consacrées au grand gibier. Cet aménagement nous permet explique Patrice Lecomte. À cette spécificité, ajoutons-en une seconde : la densité du tissu urbain du département le plus peuplé de sa région. « Ce paramètre génère un double écueil : il entrave l’action de chasse (réseau routier, ferrovière, …) et offre des remises “inchassables” pour les compagnies (bord de route). » Alors que durant la saison 1994-95 la fédération enregistrait un prélèvement de 77 sangliers, en 2015 ce chiffre est désormais de 2 856 animaux. S’il demeure très inférieur à d’autres départements, l’évolution du prélèvement sanglier en Loire-Atlantique a été multipliée par presque 35 en vingt ans.
d’optimiser le nombre de participants aux battues, sans celui-ci nous aurions moins de fusils disponibles, tout en préservant, tout au long de l’ouverture générale, un moindre dérangement des populations de petits gibiers. »
Rien de facile
Mais cette tradition locale n’est pas sans incidence sur le déroulement de la chasse. « Il est vrai que beaucoup d’associations chassent en battue le grand gibier en fin de saison », introduit Pierre Hoflack, responsable du domaine de Mazerolles qui, outre la gestion des zones humides, s’est taillé une solide réputation pour la chasse du sanglier au marais. « Pour notre part, nous préférons chasser le grand gibier dès le début de saison pour bénéficier au mieux de la sécheresse (toute relative). À l’inverse, chasser en fin de saison nous impose des zones humides plus étendues et une hauteur d’eau encore plus handicapante ». En janvier et février, la température de l’eau n’est pas des plus chaudes. Pour les hommes, comme pour les chiens, cette exposition peut se révéler éprouvante. « Taillés pour notre bocage et nos chevreuils, mes beagles-harriers, du haut de leurs 50 cm, sont trop petits dans ces marais. Parfois frigorifiés, ils se fatiguent très vite. Dans