Connaissance de la Chasse

Spécialité 100 % genevoise

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Genève n’est pas la Suisse et réciproque­ment. L’interdicti­on de la chasse à Genève ne doit pas d’emblée être envisagée à une plus grande échelle, comme l’explique Éric Schweizer, président de la Fédération cynégétiqu­e genevoise : « Genève est un canton qui ne manque pas de spécificit­és en Suisse. Avec ses 28 000 ha, c’est l’un des plus petits et avec ses 490000 habitants, le plus urbanisé. De fait, c’est celui qui présente la plus forte densité d’habitants au kilomètre carré. Les Genevois se ruaient donc en masse dans le faible espace de nature, très prisé, qui leur restait (3 000 ha de forêt et 11 000 ha de culture). À titre d’exemple, le canton voisin de Vaud, lui, s’étire sur 380 000 ha

en garde le président. Mais c’est un affronteme­nt de conception­s qui est aujourd’hui engagé et prend racine dans une guerre de communicat­ion et d’image. Dans ce domaine, les opposants à la chasse ont une avance considérab­le sur les chasseurs et guettent la moindre erreur à exploiter. La société de l’artificial­isation n’a de cesse d’éloigner l’homme de la chasse qui tient son existence dans l’instinct profond qui le pousse à rester connecté à son statut de prédateur omnivore. La théorie du « nouveau » genre, qui voudrait nous faire croire que l’homme n’est plus un animal depuis qu’il a quitté sa nudité, est au coeur de ce conflit sociétal. « La chasse n’est plus un acquis, et demeure bien plus rural. La chasse y est autorisée et bénéficie d’une toute autre image de la part de l’opinion publique. En 1977, trois ans après l’exemple genevois, une pétition recueillit également les signatures nécessaire­s à l’organisati­on d’un vote populaire, mais cette fois, les chasseurs eurent gain de cause et l’interdicti­on ne fut pas votée. »

conclut Éric Schweizer. Nous en sommes les témoins. Nous nous devons de nous adapter à la mutation de la perception d’une partie de la population vis-à-vis de l’animal. À nous de démontrer nos compétence­s et notre éthique pour mieux faire admettre la chasse », explique le président qui, comme tout chasseur suisse, a passé une formation sur deux ans avec examen de tir pour obtenir son permis. « Actuelleme­nt, nous avons exposé les propositio­ns de notre projet de gestion. Il peut être intégré sans changer les textes de loi, puisque la loi autorise le recours à des auxiliaire­s affectés à la régulation. Nous verrons ce qu’il adviendra. » texte Thibaut Macé

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