Détruit puis sauvé par la chasse
En France comme en Europe de l’Ouest, bien des espèces doivent leur salut à la création de zones sanctuaires puis à la gestion par la chasse. Sans la Réserve royale du Grand Paradis en Italie en 1856 et celle du Coto real de Gredos en Espagne en 1905, les bouquetins d’Europe auraient probablement disparu au début du siècle. Mais leur évolution a été différente selon les massifs. Dès 1963 avec la création du Parc national de la Vanoise, les bouquetins des Alpes ( Capra ibex ibex) se sont progressivement développés, aidé notamment par des opérations de repeuplement menées par les chasseurs français. « En ce qui concerne les populations de Haute-Savoie, par exemple, je sais qu’il s’agit là de l’oeuvre de la Fdc », affirme André Meunier, l’actuel président, qui ne voit pas aujourd’hui de raisons concrètes pour interdire la gestion par la chasse du bouquetin des Alpes pour une population estimée à près de 10000 individus sur le versant français et 50000 sur l’ensemble de la chaîne alpine. L’espèce demeure malgré tout protégée en France alors qu’elle est chassée en Suisse et en Autriche. « On peut raisonnablement affirmer que la plupart des mouflons, cerfs et chevreuils, qui sont actuellement présents dans la moitié sud de la France, ont fait l’objet d’opérations de repeuplement initiées à partir des années 1950 par les chasseurs », explique Michel Deslous, directeur de la Fdc des Landes, grande pourvoyeuse de chevreuils durant les années 70 et 80. « Nous avons même, un temps, collaboré avec les Espagnols pour leur fournir des chevreuils, qu’ils ont réintroduits en Navarre et en Catalogne. » Tiens, tiens, ça nous rappelle une autre histoire !…