Le banc des soupirs
Sans doute aurez-vous compris en découvrant les Photos Choc que Franck et Julien Picot vouent une grande passion aux grands cervidés, qu’ils immortalisent en toutes circonstances à travers la France. L’image présentée ici découle de l’un de ces affûts photographiques, dédié initialement au roi de nos forêts. Explications de Julien. « Cette scène a été réalisée à la fin juin 2012. Depuis plusieurs jours, je sors en vain en quête de grands cerfs en velours ayant tout allongé. Une amie m’a contacté pour me prévenir qu’elle voit temps à autres de ces animaux à proximité immédiate de sa ferme. Ce début d’été est caniculaire. Le phénomène incite la faune sauvage à venir s’abreuver au petit étang familial auprès duquel j’ai pris place. J’accumule cependant les bredouilles depuis plusieurs sorties quand, un soir, sort du bois ce vieux chevreuil accompagné d’une chevrette. Selon toute vraisemblance, une fracture sous velours du bois droit, en début d’année, le prive d’une coiffure régulière et lui confère une tête bizarde. Son objectif est clair, il vient marquer son territoire en vue du rut qui semble s’annoncer pour lui sous les meilleurs auspices. Sans hésiter une seconde, il se dirige vers le banc et confère à la photo son côté pittoresque. » Très territorial en période de pré-rut et de rut, le brocard multiplie les marques qui définissent son périmètre d’évolution (jusqu’à une quarantaine d’hectares). Ainsi, il frotte ses glandes frontales et jugales sur les branches, les troncs, des buissons tandis que la sécrétion engendrée par ses glandes interdigitales laisse une trace olfactive à chaque pas. Toutes ces odeurs renseignent les autres chevreuils sur le sexe, l’âge et la position hiérarchique de l’individu. Les sécrétions des larmiers et des glandes préputiales sont aussi utilisées. Franck et Julien Picot, avec Philippe Aillery