Connaissance de la Chasse

Un demi-oreillard, un !

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Les chevreuils comptent parmi les sujets de prédilecti­on de notre collaborat­eur, le photograph­e Michael Breuer. C’est ainsi qu’au cours de l’été dernier il s’est rendu du côté du massif de l’Odenwald, à l’est du Rhin, pour multiplier les portraits de petits cervidés. Mais ce jour-là, les animaux se sont montrés très peu coopératif­s, pas une image d’engrangée durant la sortie du matin. En poste le long d’une pâture, Michael s’apprête à remballer son matériel quand il repère, à quelques mètres de sa position, un mouvement dans l’herbe. Instinctiv­ement, il pointe alors son objectif et voit émerger très lentement ce capucin qui dresse seulement une oreille et fixe l’humain d’un air assez surpris. D’aucuns traduisent plutôt l’attitude de l’oreillard par de l’irritation. C’est en effet de cette manière que certains comporteme­ntalistes animaliers analysent chez le lapin domestique ce genre de port d’oreilles. Si nous nous référons

aux dires de ces « experts », quand les deux oreilles sont couchées sur l’échine et que le sujet est plaqué ventre à terre, il faut y voir un signe de peur. Quand il a les deux pavillons bien relevés vers l’avant, le lagomorphe est à l’écoute.

Et donc, comme sur l’image présentée ici, lorsqu’une seule des oreilles est bien droite, pointant vers l’avant, et que l’autre est couchée, cela indique une forme d’irritation. Mais ce qui vaut pour le lapin domestique est-il aussi de mise pour le « rouquin » ? Nous ne saurions répondre. Avant ces savantes explicatio­ns, nous savions que le lièvre sur ses fins (en vènerie notamment) porte queue et oreilles basses. Nous avions par ailleurs constaté qu’aux aguets, il dresse ses pavillons et les oriente indépendam­ment dans les directions différente­s pour localiser les sons. Ces véritables radars pivotent de 190° vers l’extérieur. Au gîte, il garde les oreilles rabattues sur le dos. M. Breuer, avec P. Aillery

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