Un daim « enchêné »

Fidèle collaborateur de Connaissance de la Chasse, le photographe et naturaliste germanique Micheal Breuer nous offre ce mois-ci le cliché d’un grand daim immortalisé à la fin du mois d’octobre 2016 à l’heure du rut. Le chasseur d’images nous explique les circonstances de cette scène: « Non loin d’où je vis, près de Darmstadt, je connais un territoire forestier riche en daims où j’ai, tous les ans, de bonnes chances de réaliser quelques belles séries au moment du brame. Je me suis donc posté à proximité d’une place d’ordinaire bien fréquentée et j’ai pu observer au loin différents animaux quand celui présenté ici est arrivé sans prévenir à proximité de mon affût. J’ai tout de suite vu qu’il y avait quelque chose d’anormal dans ses palettes. Mais la rencontre a été si précipitée que le cervidé m’a repéré et s’est enfui brusquement pour s’arrêter à quelques encablures de là, au milieu des pins. J’ai donc attendu une quinzaine de minutes que le calme revienne avant de tenter une discrète approche à bon vent. Le daim était de dos, derrière un tronc. J’ai donc pris mon mal en patience jusqu’au moment où l’un de ses congénères, une daine, couchée entre lui et moi, s’est levée. Ma cible a alors tourné la tête et regardé dans ma direction, me permettant quelques photos. » Belle scène prise sur le vif que voilà. Il faut savoir que le daim, à l’état naturel, est d’un naturel plus que discret et affiche une véritable crainte de l’homme. Il n’y a qu’en période de rut qu’il relâche quelque peu sa vigilance pour se consacrer pleinement à ses daines. Comme les autres cervidés, à l’heure du brame, le daim multiplie les marques pour bien délimiter son territoire, via les sécrétions de différentes glandes, et affirmer sa puissance. Troncs, branches, sol sont ainsi martelés sans ménagement. Il en résulte parfois, comme ici, quelques parures naturelles qui servent à paraître plus imposant encore. Michael Breuer, avec P. Aillery