Grande crinière à la Mékrou
En poste sur la zone nordbéninoise de la Mékrou pour le compte de la compagnie BW Safaris, le guide français Johann Jousse rentre particulièrement satisfait de sa saison 2016 et souligne les très importantes densités de buffles croisées au fil des safaris. C’est pourtant de chasse au lion qu’il souhaite nous parler en espérant que celle qu’il a vécue cette année ne fut pas la dernière en raison des menaces qui planent sur cette activité. Ainsi, fin mars 2016, il accueille un couple de chasseurs, des habitués du site. Très rapidement, Nathalie, la dame, a récolté le buffle qu’elle était venue chercher. Reste à tenter de mettre Denis, son mari, face au grand chat dont il rêve. Au quatrième jour du safari, dans le jour naissant, l’équipe s’arrête en bordure de la « mare aux crocos » pour contrôler d’éventuelles traces. À peine est-elle descendue du véhicule que des rugissements se font entendre en direction de Gessora, à environ un ou deux kilomètres. Johann raconte : « Nous nous rapprochons et le lion rugit à nouveau à quelques centaines de mètres de là. Il répond à une femelle toute proche. Nous entamons une rapide progression. Quelques instants plus tard, nous établissons le contact visuel. L’animal, un très gros et vieux lion portant crinière, déambule tranquillement à environ 60 mètres de nous. Denis est en place sur le trépied, mais le fauve s’arrête en plein travers derrière un arbre qui cache son épaule et nous cherche du regard. La scène dure plusieurs dizaines de secondes. L’émotion est intense. Finalement, le grand chat redémarre en ne nous offrant que son arrière-train. Il traverse alors un marigot sec et plein de bambous. Les grosses pluies des jours précédents ayant rendu le pistage difficile, nous avançons au son. Nous profitons de chaque rugissement pour accélérer. Cette poursuite dure deux heures. À leur terme, nous retrouvons le fuyard à près de 80 m. Il s’avance vers nous, pas à pas, pour, finalement, se coucher au pied d’une termitière. Nous gagnons encore un peu de terrain en le contournant par l’arrière. Le fauve se lève alors. Il est à une cinquantaine de mètres, bien dégagé. Dans la foulée, la 375 claque. La balle est dans l’épaule, mais un peu basse. Deux nouveaux tirs sont nécessaires pour stopper définitivement l’animal. Le lion est énorme, il porte une crinière très fournie, ce qui est inhabituel chez les sujets d’Afrique de l’Ouest. Il mesure 298 cm de long. Son crâne fait 38 cm de long sur 26 de large. Ses dents sont usées à l’extrême. »