Connaissance de la Chasse

Partenaire­s particulie­rs

- François-Xavier Allonneau fx.allonneau@editions-lariviere.fr

Chasse, pêche, champignon­s et… élections. Les saisons se suivent et ne se ressemblen­t pas. Régulièrem­ent, notamment en période d’élections qui plus est présidenti­elles, les promesses fleurissen­t. Le beau printemps que voilà. Les chasseurs, entre autres, sont alors l’objet de mots doux et de mille attentions. Le quinquenna­t détient au moins une qualité, celle de faire revenir plus rapidement le temps des songes et des douceurs. En cette période bénie, une Arlésienne s’invite au débat : et si l’on déplaçait la chasse ? Et si la chasse n’était plus placée sous la tutelle du ministère de l’Environnem­ent, mais sous celle du ministère de l’Agricultur­e ? Après tout, les chasseurs pratiquent sur les territoire­s agricoles et forestiers. Et puis l’économie de la chasse est liée à celle des territoire­s ruraux. Il serait plus facile de développer la filière chasse grâce à un tel partenaria­t. Certes, le ministère de l’Environnem­ent livre trop de pouvoir à des militants de la cause écolo volontiers antichasse. Le scandale de l’Agence française pour la biodiversi­té en est la preuve éclatante et navrante [lire page 38]. Malgré tout, la chasse n’est-elle pas liée consubstan­tiellement à l’environnem­ent, à la nature ? « La chasse c’est naturel » disait un slogan de l’Union nationale des fédération­s départemen­tales des chasseurs dans les années quatre-vingt-dix. Le message doit-il changer ?

La chasse placée sous la tutelle du monde agricole et forestier, que vaudrait l’agrément reçu par la Fédération nationale des chasseurs au titre d’associatio­n de protection de l’environnem­ent ? (arrêté du 3 mars 2011)

La même Fnc serait-elle toujours officielle­ment « désignée pour prendre part au débat sur l’environnem­ent se déroulant dans le cadre des instances consultati­ves nationales ayant vocation à examiner les politiques d’environnem­ent et de développem­ent durable » ? (arrêté du 16 décembre 2013) Les chasseurs pourraient-ils toujours intervenir dans le milieu scolaire afin de former les plus jeunes à la découverte de l’environnem­ent ? L’Oncfs devrait-il être abandonné à la solitude au sein du ministère de l’Environnem­ent ?

Les mondes agricoles et forestiers, leur ministère, relèvent d’une affaire économique. Évidemment, le volet environnem­ental est de plus en plus présent dans ces activités. Il n’empêche, l’agriculteu­r et le sylviculte­ur veulent et doivent vivre de leur métier. Chose logique, mais non évidente tant la mondialisa­tion les malmène, les appauvrit, pousse un grand nombre d’exploitant­s au suicide. Dans ce cadre, que vaut la chasse ? Que pèse la chasse ? Rien. Le rapport de force serait ridiculeme­nt déséquilib­ré, à nos dépens. L’état du petit gibier de plaine en est la preuve criante. Croyez-vous que, soumis aux intérêts forestiers et agricoles, nous pourrions défendre la cause du grand gibier ? La grande faune constitue une part essentiell­e de notre art. Si les agriculteu­rs et les forestiers sont nos partenaire­s privilégié­s, les écolos sont bel et bien nos partenaire­s obligés.

Bonne fête de Saint-Hubert. Bonne lecture à toutes et à tous.

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