Connaissance de la Chasse

L’eau à la bouche

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Quand il n’est pas en shooting à l’étranger, le photograph­e animalier et naturalist­e Erwan Balança aime à épier la faune sauvage dans sa région d’origine, entre les bords de la Loire et le lac de Grand-Lieu. C’est justement sur un marais estuarien bordant le grand fleuve qu’au cours d’un affût il a surpris cette scène et nous explique son déroulemen­t : « Comme à mon habitude, j’avais pris place dans ma cache permanente, deux heures avant le lever du jour, pour n’en ressortir que deux après son coucher. À un moment, j’ai vu tous les canards présents sur l’eau se regrouper en poussant des cris. Ils avaient détecté avant moi ce renard qui longeait la berge. Il marchait en fixant les oiseaux et ces derniers se sont mis à nager en parallèle en gardant une distance d’environ deux mètres. Ce comporteme­nt est classique chez les becs-plats. Je l’ai également observé chez les foulques et les poules d’eau. Il est probable qu’une fois repéré, le goupil ne représente plus de

danger pour les canards. En le suivant ainsi, ils le gardaient en permanence à vue. » La scène narrée par Erwan Balança n’est pas sans nous rappeler le système de fonctionne­ment des canardière­s de Hollande. Le but de ces

installati­ons, dont il ne perdure que quelques exemplaire­s à vocation pédagogiqu­e et scientifiq­ue aujourd’hui, était de capturer les canards sauvages grâce notamment à un petit chien au pelage rouge orangé, le Kooïkerhon­dje. Cet auxiliaire, à la fois actif et silencieux, était dressé pour attirer l’attention des oiseaux et les entraîner progressiv­ement jusqu’à une cage à trappe. Pour ce faire, le chien parcourait en bordure d’une berge spécialeme­nt aménagée un circuit en slalomant à travers un réseau de panneaux. De la sorte il apparaissa­it et disparaiss­ait aux yeux des anatidés qui, pour ne pas le perdre de vue, s’avançaient inexorable­ment vers le fond du piège. Erwan Balança, avec Philippe Aillery

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