Connaissance de la Chasse

Échappée belle

-

Octobre 2014, les grandes migrations de gnous et de zèbres sont terminées depuis quelques temps. La très large majorité de ces animaux a quitté le Masaï Mara pour rejoindre les plaines du Serengeti. Restent cependant quelques retardatai­res qui, ce jour-là, se regroupent sur la rive nord du cours d’eau Mara. Le photograph­e amateur Marc Longuet affectionn­e particuliè­rement cet endroit car la faune y est riche et variée. À la recherche de scènes animées de la vie sauvage, il repère en fin de journée un point de traversée de la rivière. Mais de violents orages ont gonflé le débit des eaux et le courant se révèle important. Il raconte : « Une grande nervosité est perceptibl­e chez les animaux. Ils marquent une hésitation avant de s’élancer finalement dans le bain infesté de crocodiles. Alertés par le remueménag­e, ceux-ci ne tardent d’ailleurs pas à pointer à la surface de la nappe. Miraculeus­ement, ce zèbre a échappé aux mâchoires d’un saurien maladroit, mais d’autres n’ont pas eu cette chance. Ces victimes ont permis au reste du troupeau de passer sain et sauf sur l’autre rive où, cela est bien connu, l’herbe est toujours plus verte. » Selon les estimation­s, environ 2 millions de gnous et 300 000 zèbres prennent part chaque année à la migration entre le Serengeti et le Masaï Mara. Pareille transhuman­ce de mammifères représente un phénomène unique au monde. Chacun de ces voyages est le témoin de pertes énormes dans les rangs des migrateurs. Jeunes, vieux, malades, blessés, imprudents font le bonheur tout au long du chemin de très nombreux prédateurs et charognard­s. C’est l’histoire de la vie. Marc Longuet, avec Philippe Aillery

Newspapers in French

Newspapers from France