Ça plane pour lui

Le massif des Vosges est un terrain d’action particulièrement prisé par notre collaborateur et très doué photographe animalier, Michael Breuer. Ainsi, en septembre, il s’est rendu pour la énième fois sur les contreforts du Honeck (commune de la Bresse) pour engranger de nouvelles images de chamois. Il nous raconte : « J’en étais au matin de la seconde journée de mon séjour. La lumière était bonne et j’avais déjà réalisé quelques clichés d’animaux dans des postures très standards. C’est alors que j’ai repéré une bande qui se tenait à flanc de montagne. De toute évidence, elle était en alerte et regardait de concert dans la même direction. Je vis alors au loin une troupe de randonneurs qui marchait vers elle. Tout à coup, les chamois ont décidé de s’enfuir vers le bas, en parallèle de ma position. Dans leur fuite, ils ont, un à un, sauté la clôture électrique en la survolant littéralement, sans aucune espèce d’appréhension. Surpris, j’ai manqué les premiers sujets mais me suis rattrapé sur les suivants. » Encore une photo très singulière que nous offre là notre collaborateur germanique. Elle prouve, s’il en était besoin, que le chamois est un véritable acrobate montagnard que bien peu d’obstacles rebutent. Force est de constater que l’animal est taillé pour l’environnement escarpé. Ceci commence par sa constitution demi-fléchie qui lui permet une puissante détente quand il s’agit de bondir de rocher en rocher et de gravir des pentes surprenantes. Il est par ailleurs doté de pieds constitués de deux onglons bien séparés et orientables qui lui donnent une bonne adhérence à la roche. Ces doigts sont comme des pinces dont l’extrémité souple permet une prise assurée même sur les supports les plus insignifiants. De plus, l’élasticité de la sole plantaire et du talon garantit une excellente tenue même sur les sols lisses et glissants. Michael Breuer, avec Philippe Aillery