Le secret du croco famélique
En octobre dernier, en Zambie sur les bords de la Luangwa, le guide Alexandre Houlette fait tirer un hippopotame à un chasseur français qui recherche également un crocodile. « L’hippo tombe bien pour affûter un croco tant par la quantité de viande qu’il représente que par sa proximité avec la rivière », indique Alexandre. Un appât est installé ainsi qu’un affût à une quarantaine de mètres. Comme toujours, et de façon assez rapide, ce sont au début des petits crocos qui viennent. Puis un jour en fin de matinée, le chasseur et le guide découvrent la tête d’un saurien honorable. « Ses dents dépassaient nettement de la mâchoire et tous les petits crocodiles avaient disparu. » Décision est prise au regard des mensurations de sa tête de le tirer, et une balle de 375 HH noue très vite le sort du reptile. Mais, ô surprise, une fois l’animal sorti de l’eau, il ne pèse rien. Pourtant un croco, même de 3,70 m comme celui-ci, pèse son poids. En fait, « le crocodile était totalement décharné. Il n’avait que la peau sur les os. » Qu’est-il arrivé à ce crocodile ? « Son corps ne présentait aucune blessure apparente, ses mâchoires étaient intactes. La rivière était en eau et l’animal venu sur l’appât cherchait à manger. Reste que j’aurais bien aimé voir ses entrailles, et l’observer d’un peu plus près, mais la tradition et les croyances locales séculaires veulent que l’on ne regarde pas les viscères d’un saurien, alors les disséquer… Ce n’était imaginable », conclut le guide.