Connaissance de la Chasse

22, le compte y est

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C’est lors d’une battue, présidée par Jean Touly, au domaine de la Rembuche sur la commune de Courban (Côte-d’Or), que j’ai eu la chance de prélever ce cerf magnifique portant pas moins de 22 cors. Rendez-vous ce matin-là par un froid glacial, le thermomètr­e affichant -12 °C. À l’issue du rond, les postes sont, comme le veut la tradition, tirés au sort. Plutôt que de choisir une seule carte, j’en prends délibéréme­nt trois et demande à mon fils qui m’accompagne d’en tirer une pour moi. C’est ainsi que je me retrouve au poste n°1, à l’endroit même où deux semaines plus tôt j’avais déjà eu la chance de prélever quatre animaux. Il s’agit de ma toute première saison sur cette chasse en milieu ouvert, et force est d’admettre que je ne connais pas bien le territoire. Aussi, suis-je très attentif quand mon chef de ligne m’explique qu’il s’agit du meilleur poste dès lors qu’il y a des grands cervidés dans l’enceinte. Au bout de deux heures d’attente, j’entends enfin les premiers récris se rapprocher de ma position. J’aperçois alors deux cerfs venant tambour battant, menés par quelques chiens. Aussitôt, je comprends qu’ils vont vers la ligne perpendicu­laire et qu’étant donné la largeur de l’allée les postés ne pourront pas tirer. Mais détectant sans doute une présence humaine, ils changent soudain de direction pour venir droit sur moi. Ayant une bonne visibilité dans l’enceinte, je distingue un 12 cors suivi d’un plus grand. Mais à ma grande surprise, c’est le plus coiffé qui saute en premier, ou plutôt vole par-dessus l’allée. Mes camarades le nommeront par la suite le “cerf volant”… Je le cueille d’une balle au défaut de l’épaule dès qu’il atterrit de l’autre côté de l’allée. Inutile de vous préciser ma joie quand j’ai découvert un tel trophée. J’ai appris depuis que ce cerf était déjà connu sur le massif d’Arc-enBarrois, situé à quelque 30 km de là, et faisait l’objet d’un suivi par l’Onf. Plusieurs photos de ce cerf vivant ont été prises par les technicien­s. Une mue de l’année précédente (en photo) portant 20 pointes avait même été trouvée quelques mois plus tôt. » André Bastet, Ozoir-La-Ferrière (Seine-et-Marne)

Voici un magnifique trophée que nous ne pouvions passer sous silence. D’aucuns émettront probableme­nt des doutes quant à la pureté génétique d’un tel animal, et ne manqueront pas de dire qu’il s’agit probableme­nt d’un cerf échappé d’un enclos. Les cervidés d’élevage par le biais de manipulati­ons génétiques et alimentair­es sont en effet souvent porteurs d’un grand nombre d’andouiller­s. Très impression­nants, ils ne sont toutefois pas homologabl­es par le système de cotation Cic. Néanmoins, selon les informatio­ns Cerf sauvage ou d’élevage ? La cotation Cic, en cours, devrait dissiper les doutes.

recueillie­s auprès de l’heureux tireur, cet animal serait un cerf d’origine tout à fait normale. Il est aujourd’hui en cours de cotation, ce qui permettra de lever toute ambiguïté.

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