Hommage à David Fine, par Jacques Lemaux
Guide français, formé à « l‘école » de Daniel Henriot, Jacques Lemaux, qui intervient en Centrafrique dans le sud-est du pays, est entre autre un spécialiste de la chasse du bongo. Il nous a fait part dernièrement de sa tristesse lors de la disparition de David Fine et a souhaité lui rendre hommage : « David, spécialiste de la protection de la faune en Afrique centrale, m’avait demandé, alors qu’il était en Rca, de passer un mois dans mon organisation (Safari-Bongo) et il était devenu mon ami. Son obsession alors était de convaincre les guides de devenir des défenseurs armés de la faune sauvage parce que le contexte était devenu beaucoup plus violent. Son passage dans la réserve de Garamba en République Démocratique du Congo avait d’ailleurs été une mission difficile du fait de la position géographique de la réserve où proliféraient des braconniers de toutes les nationalités. Son travail au Gabon avait été moins exposé. Il avait ensuite souhaité rejoindre la zone du Chinko en Centrafrique. Il avait d’ailleurs en permanence le livre de Daniel Henriot, Au bout de la piste. Ouvrage qu'il lisait et relisait en brousse. Avec sa disparition, nous avons perdu un ami mais aussi une référence en matière de lutte antibraconnage. Il détenait en effet des révélations précises sur le trafic de l’ivoire qui le mettaient aussi en danger. » David Fine est décédé dans un crash d’hélicoptère le 24 janvier dernier alors que le pilote amorçait sa phase d’atterrissage sur la base de vie du Chinko (Rca). Les raisons du crash qui a tué les trois personnes à bord ne sont pas connues. Ancien militaire ayant passé quinze ans dans les forces spéciales françaises, David Fine s’était reconverti, au regard de son amour pour l’Afrique et sa faune, dans le métier de guide de chasse au Cameroun et au Mozambique entre 2006 et 2012. Ce avant de rejoindre différentes Ong et organisations internationales pour la protection de la faune sauvage : African Parks (AP), l’Agence française de développement (AFD) et l’agence nationale des parcs nationaux au Gabon (ANPN). Orphelin, David Fine n’avait pas de famille. Il était le papa d’un petit garçon de 6 ans.