Au secours, à l’assassin!
C’est un soir du mois d’avril de l’an dernier, sur un territoire de la commune sarthoise de Parignél’Evêque, que le photographe naturaliste Christophe Salin a croisé ce brocard assez particulier. Il se souvient dans les moindres détails des circonstances de cette prise de vue et nous apporte ses explications sur les anomalies de trophée de son modèle : « En ce cours de printemps, j’avais rejoint un affût dans l’espoir de photographier un cerf en velours. Les lumières étaient particulièrement belles. Mais en guise de grand cervidé, j’ai vu se présenter cet atypique brocard. Pour mon plus grand plaisir, il s’est dirigé droit sur moi. Assez logiquement encore en pelage d’hiver, il était en pleine période de marquage de son territoire. De toute évidence, il s’agissait là d’un mâle d’un âge certain, physiquement touché par les épreuves de la vie, qui parcourait son domaine pour en exclure ses concurrents. Oreille droite largement décousue, ce chevreuil pouvait, à première vue, faire penser à une licorne. Je me suis rendu compte, au fil de son rapproché, qu’il possédait bien deux bois. Alors que celui de gauche avait poussé à sa place, celui de droite est implanté au centre et un peu bas sur le crâne. Il me laisse imaginer un accident au niveau du pivot. Lors de combats, il est probable que cette dague particulièrement développée donne à cet animal un sérieux avantage sur ses adversaires. » L’expression « brocard assassin » peut ici prendre toute sa dimension. Il est en effet facile d’imaginer les terribles blessures qu’une telle dague effilée peut affliger aux rivaux de son propriétaire lors de combats. Les gestionnaires et les collectionneurs de trophées atypiques ne peuvent rester indifférents devant un animal de ce genre. Christophe Salin, avec Philippe Aillery