« Résiste! Prouve que tu existes! »
Passionnés par la photographie des grands cervidés, Franck Picot et son fils Julien ont longtemps, et exclusivement, sillonné leur Alsace natale en quête des cerfs de leur région, avant d’élargir ponctuellement le cercle de leurs recherches afin de réaliser des clichés dans des ambiances différentes. C’est ainsi que par le biais d’un réseau de connaissances le duo s’est rendu à la fin avril 2017 en région parisienne pour tenter de figer des ballets de ramures au milieu de champs de colzas en fleurs. Parvenir à réaliser une photo parfaite d’un cerf dont seule la tête émergerait de la marée jaune reste pour les deux chasseurs d’images une véritable obsession. Animaux et cultures étaient présents, restaient à attendre le bon vouloir des sujets. Ce jour-là, le troisième de leur villégiature, un orage contraint père et fils à s’abriter dans leur véhicule. La fatigue des longues heures d’affût aidant, ils profitent des caprices de la météo pour s’assoupir quelque peu.
À leur réveil, les hommes ont la surprise d’observer en plein découvert tous les cerfs du clan. Ces derniers mettent à profit une éclaircie pour se nourrir de blé dans une parcelle encadrée par des colzas sans se soucier le moins du monde de la présence de Franck et Julien ni du ballet incessant des véhicules sur la route en arrière-plan. Les photographes-naturalistes vont passer ainsi 45 minutes en compagnie des animaux. Ils ont choisi de nous proposer cette image car elle symbolise à leurs yeux le choc entre deux mondes que tout oppose : le sauvage et la société moderne. Julien Picot, avec Philippe Aillery