La plus belle des ramures
C’est dans la Nièvre, plus précisément en forêt des Bertranges, que nous entraîne, en période de brame, le talentueux photographe Gérald Soligny. Reclus dans son affût depuis plusieurs heures, il observe ces deux protagonistes. Le chasseur d’images décrit la scène : « À plusieurs reprises déjà, les deux cerfs se sont provoqués et défiés par de longs raires, sans cependant jamais en découdre. Au lever du jour, ils ont commencé à se rapprocher l’un de l’autre et à entamer une marche parallèle. Mais il manque toujours le contact physique que j’espère tant. Assister à un combat de cerfs est toujours un moment exceptionnel, intense et très fort en émotions. Malheureusement pour moi, l’affaire s’éternise et le duo s’écarte pour rejoindre leurs biches respectives, une douzaine au total. Ce n’est que vers 9h que les choses se décantent enfin avec le départ d’une biche à travers la prairie. Cette fuite provoque les deux cerfs qui se rapprochent face-à-face, baissent les têtes et engagent le combat. Celui-ci va durer exactement 1 minute et 34 secondes. Mon matériel photo numérique me permet d’être aussi précis. À l’issue de cette confrontation, l’un des individus se relève en arborant des guirlandes végétales. Il va les conserver durant quelques minutes en souvenir de sa victoire. » Dans leurs violentes poussées, les bois imbriqués les uns dans les autres, les animaux vont jusqu’à labourer le sol et ramasser, bien malgré eux, des amas de végétaux. Mais, il arrive souvent aussi que les cerfs chargent volontairement leurs ramures d’herbes, de fougères ou de feuillages afin de paraître plus imposants face à leurs congénères. Gérald Soligny, avec Philippe Aillery