Indifférents? Non, usés

Fin septembre, au coeur d’un massif forestier du Cher où, à une époque, le photographe Gérald Soligny croisait régulièrement des cerfs. Il explique : « Ce matin-là, après avoir lutté toute la nuit, les deux grands cerfs se retrouvent, exténués, l’un à côté de l’autre. Mais il n’est plus question d’explication musclée. L’un des deux maîtres de place, de toute évidence rompu de fatigue, demeure couché et tourne le dos à son rival. Ce dernier quitte l’arène en bramant. Gagnant ou perdant, il se manifeste bruyamment. Cette image est l’une des dernières que j’ai pu capter dans cette forêt car, depuis, les grands cervidés y sont devenus très rares en raison de plans de chasse inadaptés. Aujourd’hui, plus un animal de l’espèce n’est attribué ici. » Encore une bien belle image qu’a su saisir notre collaborateur à l’heure des amours des cerfs. La fatigue des lutteurs au petit matin est parfaitement perceptible sur cette scène. Un dernier raire en signe de victoire, peut-être, et il est temps de rejoindre la harde de biches qui stationne aux alentours. Les flancs décollés et la croupe creuse laissent entendre que le rut dure déjà depuis un moment. Durant cette période, entre septembre et mi-octobre, la notion de faim disparaît au profit de l’instinct de reproduction. Il faut se battre pour protéger le territoire des intrusions des concurrents, y maintenir les biches et les séduire à tout prix jusqu’à l’accouplement. Dure vie que celle du cerf durant le rut. G. S, avec P. A.