Connaissance de la Chasse

C’est si bon, si bon, si bon…

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Jusqu’à ces toutes dernières années, les décideurs de la chasse française cultivaien­t plutôt le « pour vivre heureux, vivons cachés ». Et ne parlons surtout pas de ce qui pourrait fâcher. Et vive les autruches. Ce n’est pas ainsi que le jeune président de la Fédération nationale des chasseurs – il n’a pas 50 ans – voit les choses. Pour preuve sa méthode, franche pour les uns, rugueuse pour les autres, qui l’incite à aller au contact de la partie adverse, et à causer. Quitte à ce que les murs tremblent. L’administra­tion s’en émeut, les hauts fonctionna­ires sont effarés, les syndicats et associatio­ns sont ébranlés.

Depuis son élection, M. Schraen applique le programme qu’il avait présenté à ses collègues présidents de Fdc. Ceux-ci viennent de lui renouveler leur confiance en votant à près de 92 % pour sa réforme ambitieuse de la chasse et de la ruralité. Reconquête de la biodiversi­té, gestion améliorée du gibier, responsabi­lisation du chasseur, baisse du coût de la chasse, etc., autant d’évolutions voire de révolution­s. Nous vous invitons à lire les propos tenus par M. Schraen lors de l’assemblée générale de la Fnc, et en marge du grand raout. Quelques scoops s’y sont glissés. [page 20] Même les opposants au patron de la chasse française sont bluffés par son énergie et son imaginatio­n.

Ce vaste chantier va se concrétise­r très rapidement. Menés de concert avec Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès de notre cher Nicolas Hulot, ces travaux devront être bouclés fin juin. Puis, selon leur nature, ils seront inscrits soit dans une loi de finances, soit une loi chasse, soit d’autres textes. Objectif : leur applicatio­n pour la saison 2018-2019. Le permis national à 200 euros, quant à lui, devant voir le jour le 1er juillet 2019. Obstacles et coups bas vont assurément se multiplier. Questionné­e par le ministère de l’Agricultur­e, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentent­ation, de l’environnem­ent et du travail (Anses) vient de déclarer que le gibier « peut être contaminé par de nombreuses substances chimiques présentes dans son milieu de vie ou via les munitions ». Du coup, « compte tenu du niveau de contaminat­ion au plomb du grand gibier sauvage (cervidés et sangliers), l’Agence recommande aux femmes en âge de procréer et aux enfants d’éviter toute consommati­on de grand gibier sauvage, et aux autres consommate­urs de limiter cette consommati­on à une fréquence occassionn­elle, de l’ordre de trois fois par an ». Est-ce bien sérieux ? Nous pourrons nous demander si les agents de l’établissem­ent public n’ont pas prélevé la seule chair présente autour de l’entrée et de la sortie de la balle ! Des spécialist­es estiment que l’Anses n’a pas fait dans la nuance, voire l’objectivit­é, toute engagée qu’elle est dans un combat contre le plomb dans l’alimentati­on. À ce propos, il nous faut savoir que dans de nombreux pays sévit une puissante lame de fond anti-plomb. Voilà un beau sujet d’étude à approfondi­r pour l’Oncfs en partenaria­t avec la Fnc et l’Ancgg.

Très bonne nouvelle : le nombre des accidents de chasse est en nette baisse. 115 accidents graves (contre 143 en 2016-2017), et 13 accidents mortels (contre 18).

Militant, le chasseur ne l’est pas assez, ou pas du tout. À l’ère des communauta­rismes, du militantis­me du droit animal et du choc numérique, c’est regrettabl­e. Nous sommes tous appelés à être des militants. Avec raison, cela va sans dire. Bonne lecture à toutes et à tous.

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