« Vouloir effacer toute tradition rurale »
Poursuivant son programme scientifique de suivi de bécassines des marais, le Club international des chasseurs de bécassines (Cicb) a procédé, depuis février 2018, et pour la deuxième année consécutive, grâce au soutien financier de ses différents sponsors, à la pose de balises Gps/Argos sur 27 oiselles. Quatre sites de lâcher ont été choisis : le marais Vernier (Grand Mare – 27), de différents territoires de Vendée, de la Gironde (réserve de « Terre d’oiseaux » – 33) et de la Camargue (Les Grandes Cabanes). Ces choix de lieux ont été déterminés en fonction de critères ornithologiques et de la présence d’équipes de bagueurs. Cette vaste campagne de suivi est programmée sur quatre ans. Son enjeu est capital pour la pérennité de la chasse des bécassines. D’un point de vue plus général, ce qui est vrai pour les longs-becs l’est aussi pour toutes les autres espèces chassables de migrateurs, dont nous devons être capables d’évaluer le plus précisément possible les pressions environnementales et anthropiques qu’elles subissent au fil du temps pour justifier de leur bon état de santé et la pertinence de leur chasse. En d’autres termes, comme l’écrit si bien Patrice Février, le président du Cicb, dans un récent éditorial : « Les espèces chassables qui n’auront pas fait l’objet d’études sérieuses et validées, feront l’objet de “Plans d’action”. Ce qui entraînera inévitablement pour les chasseurs des restrictions, voire des moratoires. Et il sera trop tard pour pleurnicher... » Découvrant récemment la énième proposition de loi visant à faire abolir la chasse à courre, la Société de Vènerie a publié, début février 2018, un communiqué de presse à travers lequel il est prouvé que toutes les disciplines de la vènerie sont respectables et n’ont jamais été aussi populaires. Et Pierre de Rouälle, le président de la vénérable institution, de préciser à travers le message : « La communauté des chasseurs à courre est bien plus diverse que les clichés véhiculés par nos adversaires, dont l’obsession consiste à la dépeindre comme un loisir de riches réservé à une élite. Aujourd’hui, la vènerie attire des employés, des agriculteurs, des professions libérales ou même des étudiants qui chassent principalement le lapin, le lièvre ou le sanglier. La vènerie du cerf ne représente que 10 % du total des chasses. Cette obstination à vouloir effacer toute tradition rurale ne fait que renforcer la volonté des veneurs de préserver cet héritage français ».