Les avez-vous vus ?
Fidèle parmi les fidèles de notre rubrique « Photos choc », le talentueux photographe animalier Laurent Geslin n’en finit pas de nous surprendre avec l’originalité et la rareté de ses clichés. Cette fois, l’homme nous propose des ambiances printanières avec cette couvée de bécassons placée sous la surveillance rapprochée de leur mère. Cette rencontre a eu lieu au mois de mai alors que depuis un moment déjà le chasseur d’images était à la recherche de gélinottes. « J’avais, en passant dans un pâturage boisé, entendu le cri suraigu d’un mâle de gélinotte. Puis, les semaines suivantes, presque à chacune de mes intrusions, je reconnaissais le chant territorial de ce même oiseau. Nous étions début mai et j’imaginais alors qu’il protégeait son territoire tandis que sa femelle, plus discrète, couvait ses oeufs. L’enceinte n’étant pas très grande, je me suis lancé, mètre par mètre, à la recherche du fameux nid. Chaque matin, les jours suivants, j’ai quadrillé la parcelle en observant attentivement chaque détail. Une bonne semaine plus tard, j’ai aperçu, lors de l’une ces sorties, une boule de duvet qui traverse une trouée et s’immobilise. Un coup de jumelle m’a ensuite permis d’identifier un, puis deux poussins. Bientôt, j’ai identifié la bécasse adulte, cou tendu, contre laquelle étaient réfugiés les trois petits. La famille semblait avoir quitté le nid peu de temps avant. Je décidai alors de déployer mon affût que je transportais dans mon sac. Je m’y suis glissé et ai épié la suite de la scène. C’est ainsi qu’au terme de quelques minutes, la bécasse s’est levée et s’est mise à marcher en appelant ses petits par de tout petits sons. Rapidement, le quatuor a disparu sous couvert. Le grand intérêt de ma découverte est de savoir que l’espèce niche dans ce secteur du Jura. Ceci signifie aussi que les jeunes bécasses ne sont pas encore parties quand arrive l’ouverture de la chasse. » Laurent Geslin, avec Philippe Aillery