Connaissance de la Chasse

Laie, que c’est beau

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L’été dernier, Julien Picot et son père, deux photograph­es de talent passionnés par la quête d’images de grands cervidés, affûtent leurs animaux fétiches sur les contrefort­s du massif vosgien. Depuis sa cache, le duo remarque à plusieurs reprises le manège d’une laie accompagné­e d’une bête rousse. L’endroit est calme, difficile d’accès, bien à l’abri des regards indiscrets et du soleil cuisant. Herbe tendre et ruisseau complètent le décor. Julien nous raconte : « Tous les éléments sont réunis pour voir débarquer des cerfs. Mais nous ne comprenons pas tout de suite l’intérêt qu’il peut représente­r pour les suidés. C’est mon père qui, ce jour-là, entendra les sangliers bien avant de les voir. Les animaux finissent par se montrer. La laie

a creusé à même le sol un nid douillet au coeur duquel grouille

la vie. Une dizaine de marcassins gravitent autour de leur génitrice et de la jeune femelle. S’ensuit une période de jeu puis une séance d’allaitemen­t disputée. Repus et fatigués, les petits finissent par chercher le confort du ventre et du dos de leur mère qui vient de se coucher sur le flanc. L’heure est au repos. La scène nous offre une vision onirique, un moment de tendresse qui tranche avec le côté sauvage, teigneux et rustre que l’on prête trop souvent aux sangliers. Dommage que les dégâts imputés à cette espèce relèguent au second plan le côté social, écologique et biologique d’un animal finalement si attachant. » Julien Picot, avec Philippe Aillery

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