Connaissance de la Chasse

Fauve qui peut

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Cameroun, 21 mars 2018, zone 16 (Faro-West-Lobéké). Il fait chaud, très chaud. En cette fin de saison sèche, l’eau est devenue rare en brousse. Seule la rivière Faro permet encore, grâce à un mince débit, de désaltérer toute une faune pour laquelle l’eau est vitale. Une source de vie aussi bien souvent source de mort… En attente des premières pluies, nombres d’animaux sont en effet obligés de se cantonner non loin des berges pour venir s’abreuver. Les prédateurs, lions en tête, l’ont bien compris et mettent cette opportunit­é à profit. La végétation dense des berges et les rochers du lit de la rivière leur offrent, qui plus est, des caches non négligeabl­es. Heureuseme­nt pour les antilopes, les vanneaux mais aussi les colobes, babouins et autres singes sont des lanceurs d’alertes qui n’hésitent pas via leur sifflement pour les uns et leurs vociférati­ons pour les autres à prévenir tout un chacun. Une aubaine pour nombre d’espèces mais aussi une « arme » à double tranchant ! Prévenu ainsi d’un danger imminent, ce cob de Buffon mâle est sur le qui-vive. Dans le lit de la rivière, il s’attend à tout moment à voir un fauve lui couper sa retraite vers la brousse. Il écoute donc, prêt à détaler. Invisible mais volontaire­ment audible, une lionne en effet se faufile sur la berge. Ce dont l’antilope n’a pas encore conscience en revanche, c’est que les grands chats jaunes effectuent un mouvement de tenaille. Masqué par le rocher, n’émettant aucun bruit sur le sable, le lion, furtivemen­t, approche. L’attaque va être foudroyant­e. Ce n’est affaire que de centièmes de seconde. Mais, chance pour l’un, malchance pour les autres, le hasard va faire donner un coup de tête à gauche au cob. Il décèle dès lors le danger, « prend ses pattes à son cou » et détale. Les lions bondissent. Le cob passe entre eux comme une fusée. Il ne s’en est fallu que de quelques mètres. Olivier Buttin

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