Examen du permis: mon médecin a oublié Hippocrate
Suivant régulièrement quelques amis chasseurs sur le terrain, j’ai décidé de profiter de l’opération “permis à 0 €”, proposée par le département de la Vendée, pour enfin m’inscrire à l’examen. La constitution du dossier nécessite de fournir un certificat médical d’aptitude. Chose que refuse de signer mon médecin traitant, non pas pour contre-indication – preuve en est, elle m’a fourni un document similaire pour l’obtention de ma licence de tennis – mais simplement parce qu’elle “ne souhaite pas s’impliquer dans la chasse”. Je voulais vous informer de ce comportement on ne peut plus scandaleux, et avoir votre avis sur la question. » Laurent Simon, Rochetrejoux (Vendée) Principe de précaution ? Peut-être, ou pas… Une chose est sûre, voici près de 2500 ans, Hippocrate soulevait déjà les prémices de l’anti-discrimination. Aujourd’hui, les fondements de l’éthique mise en place par le médecin-philosophe grec restent pour ainsi dire inchangés. Les thésards sont soumis au respect du code de déontologie médicale et prêtent serment devant le Conseil de l’Ordre. Dans la dernière mouture de ce serment, datant de 2012, on peut lire : « Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions ». Difficile d’être plus clair : un médecin, même s’il partage des opinions opposées à son patient chasseur, ne devrait pas, en théorie, refuser de délivrer le précieux sésame, sauf contre-indication médicale. Quant à se retrancher derrière une méconnaissance du sujet, l’argument ne nous semble pas plus convaincant, la seule chose demandée au praticien étant d’attester que le candidat n’est pas atteint par l’une des affections médicales ou infirmités mentionnées à l’article R.423-25 du code de l’environnement, en résumé déficiences auditives, visuelles, troubles moteurs, etc. Ce que tout bon médecin doit être en mesure d’apprécier. Aussi voyonsnous ici un tant soit peu de mauvaise foi de la part de ce généraliste… Nous ne saurions trop conseiller à notre lecteur d’insister auprès de celui-ci, en lui rappelant qu’un tel comportement est déjà une porte ouverte sur bien d’autres discriminations, ne lui en déplaise…