Cherchez l’erreur
Collaborateur assidu de Connaissance de la Chasse, Michael Breuer passe son temps dans la nature à épier tous les faits et gestes du monde animal de l’autre côté du Rhin. Pour chaque type de modèle, il a ses droits d’entrées sur des territoires privés mais toujours ouverts. Ainsi, cherchant à immortaliser des grands daims sous velours, il s’est rendu, en août 2017, sur un domaine danois de sa connaissance riche de cette variété de cervidés. Très vite, le chasseur d’images a repéré ce quatuor au sein duquel vaquait un sujet particulièrement insolite. Mais les animaux, très méfiants, gardaient toujours leurs distances et ne quittaient la noirceur du bois que lorsque la lumière devenait insuffisante pour le photographe. La chance lui a finalement souri un soir et ce cliché n’est qu’un extrait d’une longue série. Le naturaliste a alors
pu mesurer réellement la teinte exceptionnelle de la robe, et des velours, du daim le plus « foncé ». Cet individu est de toute évidence atteint de mélanisme. Pour rappel, cette anomalie est due à un excès d’origine génétique de
la production de mélanine, un pigment de couleur noire. Les daims sont assez régulièrement sujets à cette mutation. De la même manière, certains sont victimes de leucisme, qui leur donne un pelage blanc, ou d’albinisme, qui en plus de la blancheur de la robe provoque l’absence totale de pigments mélaniques dans l’iris. Tous ces phénomènes surviennent naturellement de temps à autres dans la nature mais ils peuvent aussi être cultivés par l’homme. C’est le cas, par exemple, pour certaines races de lapins, de chevaux, de souris, de rats et même de poissons d’ornement. Michael Breuer, avec Philippe Aillery