5. Gloire à Henri IV !
Dans La Vénerie, paru en 1561, notre ami poitevin Jacques du Fouilloux ignore superbement le chevreuil – ainsi que le loup. À la Renaissance, dans le Poitou tout du moins, ne chasse-t-on pas à courre le chevreuil, ni le loup ? Toussenel pense avoir trouvé la réponse, trois cents ans plus tard : « Le chevreuil est après le loup la bête de nos forêts qui se force le moins […]. » Inforçable ? Ce n’est pas l’avis d’Henri IV, lequel évoque dans sa correspondance le « courre » du chevreuil, le fait de le prendre « à force ». Art qu’il pratique notamment dans les capitaineries d’Ile- de- France, et à Chantilly chez son « compère » le connétable Anne de Montmorency. Jean de Ligniville, auteur de La Meutte et vénerie, série de traités consacrés au cerf, au sanglier, au chevreuil et au lièvre – signés en 1641 mais parus plus tardivement –, se souvient de faits survenus à la fin du XVIe siècle : « Lorsque les chiens pour chevreuil de Sa Majesté Henri le Grand étaient exercés sous la charge de Monsieur de Vitry, capitaine de ses gardes, j’allais souvent à la chasse avec lui pour apprendre l’art de vènerie ; et chassant à la forêt de Fontainebleau, j’ai vu les chiens de sa meute pour chevreuil qui ne chassaient plus au change […]. » 1627, René de Maricourt signe un ouvrage singulier, le
Traité et abrégé de la chasse du lièvre et du chevreuil.
Premier livre valorisant ainsi le petit cervidé.