Un train peut en cacher un autre
Tous les chasseurs à l’approche comme tous les photographes animaliers le savent : les bruits familiers et coutumiers que perçoivent les animaux sauvages sont des atouts non négligeables lors des derniers mètres d’une approche. Et ce, qu’il s’agisse de ceux propagés par des avions à proximité d’un aérodrome ou d’un aéroport, de ceux que font les tronçonneuses des bûcherons au fin fond d’une forêt, du ronronnement des moteurs de véhicules sur une route passant à proximité ou, comme ici, du sifflement causé par les trains lancés à grande vitesse sur une voie ferrée traversant un domaine… Mais si les humains que nous sommes l’ont bien compris, que penser de l’attitude de cette compagnie de sangliers photographiée sur un territoire bordant la ligne de Tgv ParisReims ? En effet, habitués aux fréquents passages des trains, ces animaux ont sauté la ligne au moment même où le monstre d’acier passait dans un sifflement qui lui est propre. Calculé ? Une chose est certaine : comme souvent avant de franchir un découvert, une compagnie patiente en lisière et écoute. Il va sans dire que dans le cas qui nous intéresse, elle l’a fait et a entendu arriver le train. Mais a-t-elle mis à profit cet instant, c’est une autre histoire… Reste un résultat : le posté, dans son mirador, s’est fait berner car il n’a rien vu venir et encore moins entendu ! Olivier Buttin