Blanc comme neige
Technicien Oncfs au sein de l’équipe « Galliformes de montagne », Unité petite faune sédentaire, Bertrand Muffat-Joly, photographe averti, s’intéresse notamment de très près au lagopède alpin. C’est à proximité dans les Alpes du Nord, lors d’une prospection visant à recenser les effectifs et à identifier les habitats utilisés par l’espèce en période hivernale, qu’il a pu immortaliser ce très académique instant. En guise de commentaire, Bertrand a choisi de nous parler de la situation du petit tétraonidé et des travaux de suivi réalisés : « Depuis la fin des années 1990, l’Oncfs, en partenariat avec d’autres organismes, mène un programme de recherche sur le lagopède alpin dans les PyrénéesOrientales et en Haute-Savoie. Le suivi d’oiseaux équipés de colliers émetteurs ou de Gps a permis d’affiner des connaissances sur la biologie de l’espèce (taux de survie et causes de mortalité, biologie de la reproduction…). En parallèle, recommandations et mesures ont été proposées et réalisées pour tenter de concilier aménagements, activités touristiques, pastoralisme ovin et conservation de l’espèce. Au cours de ces dernières décennies, le statut de l’oiseau, au niveau national, est passé de “Préoccupation mineure” à “Quasi-menacé”. Pour les Alpes du Nord, la baisse des effectifs est surtout marquée dans les massifs préalpins excentrés. Le lagopède alpin est classé “espèce chassable”, mais les prélèvements cynégétiques ne peuvent plus être considérés comme un facteur impactant des effectifs. À l’échelle des Alpes, ils sont d’ailleurs très limités et encadrés par des plans de chasse ou des Pma. Le déclin des populations périphériques traduit peut-être déjà l’effet du réchauffement climatique, soit par la perte d’habitat due à la montée de la forêt vers l’étage alpin, soit par un effet indirect sur le taux de survie dû à la baisse de la durée de l’enneigement, soit en influant sur le succès de la reproduction. » Bertrand Muffat-Joly, avec Ph. Aillery