Connaissance de la Chasse

Darne : clap de fin?

- L. B.

Le 15 janvier dernier, la société Darne était placée sous le contrôle d’un mandataire judiciaire après avoir fait l’objet d’une cessation de paiement fin 2018. L’entreprise créée par Régis Darne en 1881 et rachetée en 2013 par la société Fort Royal avait jusqu’au 9 mai pour trouver un repreneur. Malgré son talent, son énergie et son ambition d’aider le patrimoine et le savoir-faire artisanal français à survivre au travers de sa société Fort Royal avec des entreprise­s comme Les Jardins du Roi Soleil ou l’Atelier Simon Marq, Jacques Bolelli n’aura pas réussi son pari avec Darne : « Faute de débouchés suffisamme­nt rapides à l’internatio­nal, nous n’avons pas pu continuer à faire vivre Darne, le marché français seul est trop réduit pour une telle firme sur le créneau de l’arme artisanale de grand luxe. » Jacques Bolelli aura espéré jusqu’au dernier moment qu’un repreneur se manifeste. « Darne est une belle maison, nous l’avions achetée pour la marque, pour sa notoriété, pour tout ce qu’elle représente à l’étranger et parce que surtout elle repose sur un savoir-faire unique et 100 % français, avec un potentiel certain sur le marché de niche de l’arme de grand luxe, en particulie­r hors de France. Nous avons réalisé des pièces exceptionn­elles par leur originalit­é et leur qualité, mais n’avons pas eu le temps de développer suffisamme­nt cette clientèle. » Des dizaines de milliers de fusils Darne ont été fabriqués et vendus pendant plus d’un siècle d’existence. Des fusils à canons fixes, à grande ou petite clé, les modèles V ou R, qui font partie du patrimoine armurier français mais aussi mondial. Les Darne ont en effet écrit leurs lettres de noblesses à la chasse certes, mais aussi sur tous les pas de tir du monde au début du XX siècle où ils figuraient e souvent à la première place ou sur le podium. Des qualités balistique­s exceptionn­elles, une ligne pure, un système de verrouilla­ge et de fermeture unique faisaient de ce fusil une véritable oeuvre d’art, dont ses nombreux inconditio­nnels doivent se sentir bien tristes.

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