Quel chasseur
M. de Roquancourt détaille le pedigree cynégétique de Georges Pompidou : « C’est chez son ami Elie de Rothschild qu’il se prend de passion pour la chasse pour les battues de petit gibier, à Ozoir-la-Ferrière (Seineet-Marne). Puis, c’est chez François Sommer, à Bel-Val (Ardennes), qu’il découvre la battue de grand gibier. Nombre de ses relations, notamment d’anciens résistants, vont s’avérer être des chasseurs. »
10 janvier 1970, le président participe à une battue à Chambord, en compagnie de François Sommer, et observe des dysfonctionnements. « Dès lors, Georges Pompidou – encouragé par ses conseillers MarieFrance Garaud et Pierre Juillet – entend imposer l’unicité de la gestion de Chambord. Jusqu’alors, et depuis la Libération, un comité composé de représentants d’une dizaine d’administrations et de collectivités locales, veillait aux destinées du domaine. Ce commissaire administre trois univers : le château, la forêt, la chasse. » Notons que les deux conseillers du président, Mme Garaud et M. Juillet, sont eux-mêmes chasseurs. Tout comme le sont le ministre de l’Économie et des Finances, Valéry Giscard d’Estaing, et le secrétaire d’État à l’Agriculture, Bernard Pons. Ce qui va faciliter la mise en place de l’organisation nouvelle. 8 décembre 1970, un décret institue un commissaire à l’aménagement du domaine de Chambord. Christian Dablanc, sous-préfet, est nommé. La note de M. de Roquancourt lui parvient, et le convainc. « Êtesvous d’accord pour mettre en oeuvre ce que vous recommandez ?, me lance M. Dablanc. Et de me proposer le poste d’adjoint au commissaire. » François Sommer surveille la transformation de l’organisation de la chasse à Chambord, tandis que M. de Roquancourt se rend à Bel-Val. « Si Chambord est aujourd’hui ce qu’il est, c’est en grande partie grâce à François Sommer. En 1975, lorsque je fus nommé à mon tour commissaire à l’aménagement de Chambord, deux ans après le décès de M. Sommer, j’ai poursuivi ce que nous avions commencé ensemble. » Forestier de formation, chasseur par passion, Geoffroy de Roquancourt se veut pragmatique : « Il nous fallait considérer Chambord comme une forêt cynégétique – close –, non pas une forêt de rapport. Toutefois, nous devions veiller à un équilibre