Connaissance de la Chasse

Braco

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Dans les années 19601970, la lutte contre le braconnage s’intensifie alors que l’on estime qu’à Chambord « 80 % de l’accroissem­ent naturel de l’espèce cerf sont mis à mal par les prélèvemen­ts illégaux ». Et M. de Roquancour­t de préciser : « 3 à 4 équipes de braconnier­s spécialisé­s dans le grand gibier opèrent armées de carabine à silencieux et depuis des voitures. » Les patrouille­s se multiplien­t, la radio améliore leur efficacité. Les brèches du mur sont réparées. Enfin, l’installati­on d’une brigade à cheval de la Garde républicai­ne amplifie la lutte antibracon­nage. Tels le chancelier de l’ordre de la Libération Claude Hettier de Boislamber­t, le sénateur Verdeille (sénateur socialiste du Tarn et père des Acca), François et Jacqueline Sommer, Marie-France Garaud et Pierre Juillet (conseiller­s du président), Serge Dassault, Elie de Rothschild, Pierre Lefranc, Antoine Veil (époux de Simone), Roger Corrèze (député du Loir-et-Cher), MM. de SaintAubin et Legroux (directeurs successifs de l’Onc), M. Ballu, (ingénieur général des Eaux et Forêts qui conseille le premier directeur de l’Environnem­ent), etc. L’intendance suit. « En 1971, le poste à cheval de la Garde républicai­ne se propose de participer au tableau. Celui-ci, sous le mandat du Président Pompidou, est organisé au rond Henri V, où se situe le kiosque à toit de brémaille. À cette occasion, le président a un petit mot pour chacun. Le tableau ne présente jamais la totalité des animaux chassés. » Aujourd’hui, le tableau se déroule au croisement de l’avenue du Roi et de la route de Montfrault, le château se découvrant au loin. C’est encore Georges Pompidou qui demande à ce que l’on réfléchiss­e à la constructi­on d’un abri en forêt afin d’accueillir la pause de midi des chasseurs. L’idée lui est venue après qu’à chacune des sorties, il ait essuyé des averses sévères. « Stoïque, en cape de loden et chapka sur la tête, il conservait néanmoins le bon sourire que nous lui connaissio­ns. » La maladie ne permettra pas au président de jouir de la datcha qu’il imaginait. Peut-être inspiré par la cabane de bois de son ami Sommer, face au grand étang de Bel-Val. C’est face à l’étang de la Thibaudièr­e que M. de Roquancour­t entreprend de construire le rendez-vous de chasse, en 1975. La première constructi­on est rustique, sans eau, ni électricit­é. Seuls un toit de chaume et une vaste cheminée centrale, agrémentés d’une baie vitrée donnant sur l’étang, apportent le réconfort. Progressiv­ement, eau et électricit­é sont installées. À l’origine, la veille de la chasse, c’est à l’Hôtel Saint-Michel – transformé depuis sous le nom du Relais de Chambord [lire p. 166] – que Pompidou accueille ses hôtes et partage avec ceux-ci un dîner. Sans davantage de protocole. Geoffroy de Roquancour­t de se souvenir encore : « Lors d’une chasse, alors que j’avais fait glisser un Land Rover dans un fossé, le président, qui était assis à l’intérieur, n’avait fait aucune remarque. Se contentant de sourire avec bienveilla­nce. La même bonté s’était exprimée à l’issue de la première battue présidenti­elle du 9 janvier 1971, laquelle s’était soldée par un tableau de… 15 sangliers. Fort heureuseme­nt, je me suis rattrapé par la suite. »

 ??  ?? Carton d’invité. Ce jour-là (20 février 1971), lors de cette 2e battue présidenti­elle, on comptera 30 sangliers au tableau. Le record sera atteint deux saisons plus tard, avec 89 animaux (24 février 1973).
Carton d’invité. Ce jour-là (20 février 1971), lors de cette 2e battue présidenti­elle, on comptera 30 sangliers au tableau. Le record sera atteint deux saisons plus tard, avec 89 animaux (24 février 1973).

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