Cynoexpert : faites coter votre chien
FAITES-LE COTER…
Et si l’on vous disait qu’il est possible de faire coter votre chien façon Argus ? Cynoexpert propose d’évaluer la valeur « réelle » de votre auxiliaire en vue d’obtenir une indemnisation optimale en cas de sinistre. Jérôme Bessonnet, instigateur du projet, vous explique tout.
Décrivez-nous le concept Cynoexpert… Jérôme Bessonnet : Il s’agit en quelque sorte de l’argus du chien. Force est d’admettre que, jusqu’alors, il existait un manque flagrant dans la protection et l’estimation des chiens qu’ils soient de chasse, de sport, de travail ou d’accompagnement. L’objectif de Cynoexpert est de valoriser le chien selon des critères de prix de marché et de l’offre et de la demande. Cette expertise me paraît indispensable dès lors que le chien atteint une valeur supérieure à 2000 €.
Comment cette idée est-elle née ?
Cynoexpert est né de la rencontre entre deux hommes, deux perfectionnistes, observateurs, fous de nature mais garants de valeurs sûres. Moi-même, éleveurdresseur de chiens depuis 1992, ainsi qu’un ami évoluant dans le monde de l’assurance, chasseur et amateur de cynophilie. Depuis longtemps déjà, certaines compagnies d’assurances couvrant les chiens me consultaient de temps à autre pour avoir mon ressenti sur un sujet mort suite à un sinistre. Je donnais ainsi mon avis à titre bénévole, sans aucun engagement de ma part. À force d’être régulièrement sollicité, j’ai commencé par faire des expertises sur papier des chiens qui passaient au dressage entre mes mains. Ces estimations n’étaient évidemment pas reconnues par les compagnies. Jusqu’au jour où, suite à un accident, un cabinet d’expertise vétérinaire est revenu vers moi pour au final valider ma valorisation. En discutant avec mon partenaire, l’idée nous est venue de couvrir les risques de manière cadrée. Cynoexpert était né, et compte aujourd’hui quatre associés.
Quels sont les intérêts de recourir à Cynoexpert ?
En tout premier lieu, protéger les propriétaires afin d’optimiser la valeur de remboursement en cas de dommage du chien et de litige avec un tiers mettant en cause la notion de responsabilité civile. Plusieurs cas concrets peuvent être évoqués à titre d’exemple : le chien est écrasé par un tiers en milieu privé (assurance RC automobile du tiers conducteur), l’attaque de la part d’un autre chien (assurance RC du propriétaire du chien), l’erreur médicale d’un vétérinaire (assurance responsabilité professionnelle du pratiquant), et bien évidemment l’accident de chasse (assurance RC obligatoire du tiers tireur). Mais l’expertise Cynoexpert permet aussi de sécuriser l’acheteur et le vendeur en amont de la transaction.
Pouvez-vous développer ce dernier point ?
L’acheteur peut ainsi s’assurer d’acquérir son auxiliaire au prix réel du marché. Quant au vendeur, il apporte les garanties de la valeur réelle à la transaction. Car si la valeur d’un chien varie selon la race, elle est également fonction de l’âge et des aptitudes de travail du sujet. Un chiot LOF peut ainsi valoir de 600 à 1 000 €, tandis qu’un subadulte éduqué atteindra les 1 500 € et qu’un chien dressé, prêt à l’emploi pour la chasse, dépassera les 3 000 €.
« Optimiser la valeur de remboursement en cas de dommage du chien avec un tiers. »
Quels types de chiens ces expertises touchent-elles ?
Nous nous sommes, dans un premier temps, penchés sur les seuls chiens courants. Toutefois, grâce à la mise en place d’un réseau de professionnels compétents, nous pourrons, dès octobre, expertiser de la même façon les chiens d’arrêt. Notre objectif étant par la suite de développer notre activité vers le chien de travail en général (police, recherche de personnes disparues, stupéfiants, troupeau, etc.), de loisirs (agility, canicross) voire simplement d’accompagnement.
Comment le chasseur peut-il faire estimer son auxiliaire ?
Il est tout d’abord important de faire le distinguo entre estimation et expertise. L’estimation simple est totalement gratuite, et peut se faire directement en ligne via notre site internet. En renseignant des critères tels la race, le pedigree ou encore les qualités, le propriétaire pourra se faire une idée de la valeur approximative de son auxiliaire. Étant donné que cette évaluation se fait sur la seule bonne foi du client, et ne donne lieu à aucun contrôle, elle n’aura toutefois aucune valeur juridique devant les tribunaux et les compagnies d’assurances. D’où la nécessité, dès lors que le propriétaire pense posséder un chien d’une certaine valeur, de passer à l’étape supérieure, à savoir l’expertise.
Dites-nous en plus sur cette expertise…
Deux formules sont possibles, l’expertise en ligne ou l’expertise de terrain. La première diffère peu de l’estimation, si ce n’est qu’outre renseigner les différentes rubriques évoquées, le propriétaire devra obligatoirement accompagner sa demande de documents officiels : carte d’identification, pedigree, carnet de santé à jour, certificat vétérinaire de bonne santé, etc. Contrairement à l’estimation, l’expertise en ligne est juridiquement reconnue. Néanmoins, étant donné qu’il s’agit d’une expertise à distance, la valeur du chien est plafonnée à 2 000 €. D’où l’expertise de terrain pour les chiens d’une valeur supérieure.
Pourquoi recourir à cette expertise dite de terrain ?
Dès lors que le propriétaire veut vendre à son juste prix un sujet possédant de grandes aptitudes cynégétiques, mais aussi en prévention d’un éventuel litige avec
un tiers impliquant la notion de responsabilité civile. Dernier cas, le chasseur désirant souscrire une assurance tous risques pour son chien à sa valeur réelle. Pour résumer, l’expertise terrain permet d’évaluer financièrement votre chien, et d’en attester ainsi une valeur réelle sans plafonnement.
Comme se déroule cette expertise de terrain ?
Cynoexpert étudie à l’heure actuelle le maillage d’une trentaine d’experts, répartis sur l’ensemble du territoire. Tous, sans exception, seront des professionnels soit du chien courant, soit du chien d’arrêt. Ces spécialistes vont dans un premier temps collecter les mêmes documents que ceux exigés pour l’expertise en ligne, puis évaluer sur le terrain les prestations réalisées par le sujet.
Pour les courants, principalement des chiens à sangliers, l’expert vérifie dans un premier temps si les bases de l’obéissance sont acquises – marche en laisse, retour à la corne –, avant de d’étudier les qualités cynégétiques à proprement parler – voie unique, passion pour la quête, pied, rapproché, longueur de la menée, capacité à chasser seul ou en meute, ou encore tenue du ferme. Une fois ces informations recueillies sur une fiche dédiée, l’expert les fait suivre à Cynoexpert qui édite pour le client un document officiel attestant de la vraie valeur marchande du chien.
« L’expertise de terrain permet de justifier de la valeur réelle d’un chien. »
Et pour les chiens d’arrêt ?
Le principe reste identique, seuls les points de contrôle diffèrent. Dressage et obéissance bien sûr, puis vérification de la qualité de quête, de la prise d’émanation, de la fermeté de l’arrêt, du coulé, de l’aptitude à patronner, de la sagesse à l’envol, du rapport et de la peur éventuelle du coup de feu.
Quelles garanties apportezvous à vos clients ?
En cas de litige, les compagnies d’assurances ont pour habitude de faire appel à des cabinets d’expertises vétérinaires. Cynoexpert est désormais reconnu et agréé par nombre d’entre eux, dont Vetodit. Il convient toutefois au client de vérifier, auprès de sa compagnie d’assurances, les dispositions inscrites au contrat.
C’est-à-dire ?
À l’instar des assurances automobiles, les compagnies couvrant les chiens prévoient parfois une franchise en cas de sinistre. Par ailleurs, la valeur estimée du chien se fait à un instant T, et certaines compagnies peuvent éventuellement appliquer une décote si l’accident survient beaucoup plus
tard. Elles peuvent notamment prendre en compte des critères liés à l’âge du sujet, comme la baisse des qualités de chasse, celle des spermatozoïdes pour un mâle ou encore l’incapacité à reproduire pour une femelle.
Pour conclure, quels conseils donneriez-vous au propriétaire désireux d’obtenir une indemnisation optimale ?
Une demande d’indemnisation ne sera recevable que si elle est détaillée, argumentée et avant tout justifiée. Je ne saurai trop conseiller aux propriétaires de conserver précieusement les documents officiels relatifs à leurs auxiliaires : pedigree si le chien est inscrit au LOF, carnet de santé, carte d’identification, etc. De la même façon, il est impératif, s’il y a lieu, de garder les factures de dressage ou d’éducation éditées par les professionnels canins. Enfin, n’hésitez pas à participer à des concours ou à des brevets, et à en conserver les comptes rendus. Plus vous disposerez de preuves écrites et de témoignages d’acteurs cynophiles, tels les juges ou les présidents de club de race, plus vous maximiserez vos chances d’obtenir un remboursement au plus proche de la valeur expertisée.