Connaissance de la Chasse

Bestioles en tous genres

- François-Xavier Allonneau fx.allonneau@editions-lariviere.com

Cédric Villani est drôle quand il s’intéresse aux araignées, il l’est beaucoup moins quand il se penche sur notre cas. Après son échec aux élections municipale­s à Paris, le député de l’Essonne, dissident Lrem, n’a pas trouvé mieux que d’embrasser soudaineme­nt la cause animaliste pour se refaire une virginité politicien­ne. Ainsi avec son petit groupe d’amis ex-écolo, ex-Ps et ex-Lrem (Écologie, Démocratie, Solidarité), avec le renfort de

La France insoumise et d’un certain nombre de députés Lrem, il surfa sur une vague porteuse : le bien-être animal. Et devint le rapporteur d’une propositio­n de loi pour partie hostile à la chasse. Ce texte reprend les principes du Référendum d’initiative partagée dit des animaux, lequel demeure en cours d’élaboratio­n [lire p. 26].

Cette propositio­n de loi demande ni plus ni moins l’interdicti­on : du déterrage, de 8 chasses traditionn­elles, de la chasse à courre et des « pratiques de chasse équivalent­es ». Ce qui désigne la chasse à tir aux chiens courants…

Le 8 octobre dernier, faute de temps, les débats autour de cette propositio­n de loi n’ont pu aller à leur terme, le vote n’a pu se dérouler. Il appartient à M. Villani – ou d’autres – de proposer de nouveau ou non cette loi. La menace demeure. Ceci dit, le 1er octobre, durant la première étape de discussion­s, Alain Perea, député Lrem de l’Aude et coprésiden­t du groupe d’études chasse de l’Assemblée nationale, ainsi que Julien Aubert, député Lr du Vaucluse, et David Corceiro, député Modem du Val-d’Oise, demandèren­t la suppressio­n de l’article anti-chasse. Dans cette aventure, qui fut une sorte de baptême du feu pour lui, Alain Perea aura gagné des galons. Il est vrai aussi que l’Elysée aura donné des consignes dans le sens d’un apaisement vis-à-vis du monde de la chasse, devant d’autant plus être appliquées que la chasse à la glu fut sacrifiée peu de temps avant.

Cette propositio­n de loi, le Rip, et d’autres choses encore, le président de la Fnc les évoque au cours d’une interview choc qu’il a réservée aux lecteurs de Connaissan­ce

de la Chasse [p. 48]. Willy Schraen nous alerte : beaucoup de voyants sont au rouge, les chasseurs doivent en prendre conscience et se mobiliser.

Nous ajouterons réfléchir également quant à l’évolution de nos pratiques. Car la société évolue. De plus en plus vite. Aujourd’hui, 81 % de la population française est citadine, et la tendance se poursuit.

Si nous pouvons être passableme­nt agacés par les outrances des animaliste­s, si nous sourions à la propositio­n de Damien Adam, député Lrem de Seine-Maritime, de remplacer l’animal de chasse par un robot dans le cadre de la chasse à courre, il convient de prendre concience que notre société a considérab­lement changé et change encore. Et que nombre de nouveaux ruraux ou « rurbains » installés dans les villages et les campagnes n’adhèrent pas forcément à toutes les traditions des lieux, dont la chasse. Ces personnes n’ont pas forcément soif de ruralité mais de « vert ».

En fait la ruralité n’existe plus, désormais il convient d’évoquer les ruralités. Que connaissen­t-elles de la chasse ?

Et des sangliers ! Changement climatique et méthodes agricoles oblige, l’espèce se porte à merveille, au point de devenir envahissan­te dans certains secteurs. Nous nous sommes rendus en Moselle afin d’observer toute la panoplie de chasses et de régulation­s que peuvent mettre en place les chasseurs pour contenir la bête noire. La Moselle ou le laboratoir­e de la chasse du sanglier en France ? Il y a de cela. Jugez plutôt : chasse toute l’année, battue-affût-approche, tir de nuit avec source lumineuse, tir à l’appât, piégeage… Et un tableau de 27 600 sangliers en 2019-2020. Soit près de 3 sangliers par chasseur mosellan ! Sans plus attendre, découvrez cette enquête inédite et passionnan­te [p. 58].

L’humidité revenue, les cerfs auront plutôt bien bramé. En revanche les champignon­s n’auront pas toujours été au rendez-vous. Quant aux glands, ils sont abondants. Décidément les saisons se suivent et ne ressemblen­t pas forcément. Et c’est bien ainsi.

Bonne fête de Saint-Hubert, et pensées à nos amis des vallées meurtries des Alpes-Maritimes.

Bonne lecture à toutes et à tous.

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