Botswana : une bactérie tue les éléphants
Au début du mois de juillet, et cela avait fait couler beaucoup d’encre (voir notre numéro 531 de juillet p. 94), plus de 300 éléphants avaient été retrouvés morts dans des conditions mystérieuses dans le delta de l’Okavango au Botswana. Lundi 21 septembre, les autorités du pays ont annoncé avoir élucidé la cause de la mort des pachydermes : « Les décès ont été causés par un empoisonnement dû à une cyanobactérie qui se développait dans des points d’eau », a expliqué aux journalistes Mmadi Reuben, vétérinaire au ministère de la Faune sauvage et des parcs nationaux.
Les cyanobactéries étant des organismes microscopiques qui vivent dans l’eau et sur la terre ferme.
Si toutes ne produisent heureusement pas de toxines dangereuses pour la faune et les hommes, les scientifiques affirment néanmoins que leur production est favorisée par la montée des températures. Durant cette conférence de presse, Cyril Taolo, directeur adjoint du département de la faune et des parcs nationaux du Botswana, a également déclaré que le nombre de carcasses d’éléphants retrouvées depuis les premiers décès signalés début mai avait augmenté, s’élevant à présent à 330 contre 281 en juillet.
Il n’en reste pas moins que certaines interrogations demeurent : pourquoi les décès ne se sont produits que dans une seule région ? Pourquoi d’autres animaux n’ont pas succombé de la même façon ? L’enquête se poursuit. Pour certains spécialistes, la façon dont les éléphants s’abreuvent pourrait expliquer ce phénomène. « Les éléphants sont les seuls animaux à boire sous la surface de l’eau et à aspirer la vase, qui est l’endroit où ces toxines se concentrent », a indiqué Mmadi Reuben.
À noter que si au Zimbabwe voisin environ 25 carcasses d’éléphants ont été retrouvées, il n’existe pas de preuves pour démontrer que les cyanobactéries sont dans ces cas responsables elles aussi de cela. O. B.