170 éléphants vivants à vendre
« À vendre 170 éléphants sauvages de grande valeur », c’est ainsi que via un encart publicitaire dans le quotidien africain New Era les autorités namibiennes ont appelé de potentiels acheteurs, nationaux et internationaux, à se manifester cet hiver. Une petite annonce qui a de quoi surprendre mais qui fait suite à la multiplication des pachydermes sur le territoire, combinée à la sécheresse de l’année passée qui a amplifié les tensions entre animaux et humains. Ceci dit, il est bon de rappeler ici que selon les chiffres du ministère namibien de l’Environnement, 28 000 pachydermes vivent désormais sur son territoire alors qu’à l’indépendance du pays en 1990 leur nombre était de 5 000. Soit une population quasiment multiplié par six en trente ans ! Un succès dû à la politique de conservation namibienne montrée en exemple au niveau mondial et qui passe notamment par une gestion stricte valable pour bien d’autres espèces qui implique entre autres « game conservancies » et chasse ! À noter que le texte de l’annonce précise que les acheteurs devront s’assurer que les exigences de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) seront bien remplies afin que la transaction soit autorisée et les animaux exportés. En outre, les acheteurs retenus devront couvrir les frais de capture et de transport des animaux ! Affaire à suivre donc…
Cette décision fait suite à une précédente, en octobre dernier, où pour réduire la pression sur les pâturages, la Namibie avait déjà mis en vente 100 buffles. Sans parler de celle de juin 2019, où le pays avait proposé un millier d’animaux dont 600 buffles, 150 springboks, 60 girafes et déjà 28 éléphants. L’objectif était, selon le ministère de l’Environnement, de limiter les pertes animales et d’obtenir 1,1 million de dollars destinés à la conservation des espèces. Pour autant, l’an dernier, la Namibie avait déclaré qu’elle pourrait se retirer du règlement concernant le commerce mondial des espèces menacées après un vote lors d’une réunion de la Cites. L’organisme avait en effet rejeté ses demandes d’assouplissement des restrictions sur la chasse.
Le pays demandait alors, en plus de la vente d’animaux, la possibilité d’augmenter ses quotas de prélèvement. O. B.