« Moi, franchement, Nicolas Hulot, il me fait sourire »

Disparu le 18 janvier dernier, l’acteur et scénariste Jean-Pierre Bacri, individu des plus sensibles et fins, portait un regard lucide – mais bienveillant – sur ses congénères, sur la vie. Ce qui expliquait à la fois son ton bougon et la sympathie naturelle qu’il dégageait.

Cette élégance de l’esprit s’était illustrée le 5 septembre 2018, dans les murs de la Fnac Saint-Lazare à Paris lors d’une rencontre avec des spectateurs. Alors qu’une question sur la pollution lui est posée, Jean-Pierre Bacri répond sans détour. Morceaux choisis, mais réels :

- « Moi, franchement, Nicolas Hulot il me fait sourire. Pauvre chou ! » ; « Quitter le gouvernement au bout d’un an en disant “oh là là, les lobbys c’est très moche…”

Pfff… Franchement… Il y a une grosse hypocrisie là-dedans. C’est une question de sauver son label de type formidable. » ;

- « Hulot, sa fausse naïveté me casse les…, m’emmerde. » ;

- « Je trouve cela incroyable que ce mec abandonne au bout d’un an. Je trouve que pour un type qui va partout en l’air, dans les montgolfières, qui se jette dans les abîmes en permanence, il aurait pu avoir un peu de résistance. Et lutter un peu plus longtemps contre les lobbys. Plutôt que de dire oh là là, le lobby des chasseur était là. Ben oui, il y a un mec des lobbys parce que justement on discute du dossier. Il y aura forcément un mec de Renault, ou des chasseurs, ou des machins. » - « Sa candeur fabriquée m’a gonflé, voilà. Je n’appelle pas ça râler, j’appelle ça vivre. » F.-X. A.