Connaissance de la Chasse

Deux brisées

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Nicolas Gilsoul partage son savoir de deux façons :

- une émission : « Quand la faune sauvage arrive en ville… », un podcast de 53 min. à écouter sur le site de France Inter ;

- un livre : Bêtes de villes : petit traité d’histoires naturelles au coeur des cités du monde, éditions Fayard. 288 pages, 18 euros, en librairie.

La même démarche est entreprise dans certaines villes avec l’intrusion du sanglier. Barcelone et surtout Berlin, baptisée « capitale du sanglier », connaissen­t une acclimatat­ion de l’espèce fulgurante dans son rapport à l’humain. Sur ce point, Berlin constitue un cas d’école. La typologie particuliè­re de la ville est d’abord taillée pour accueillir le sanglier. Les forêts couvrent 20 % du territoire de la capitale allemande, dont la superficie est huit fois plus importante que celle de Paris. L’accès à la métropole berlinoise par la grande faune a été largement facilité grâce aux nombreux axes verts installés au siècle pour aérer la cité en pleine révolution industriel­le.

Berlin offre aussi une source de nourriture facile pour les animaux, grâce à ses nombreux jardins ouvriers et une importante monocultur­e de maïs en périphérie. L’absence de chasse, qui n’a été autorisée qu’en 1992 dans la foulée de la réunificat­ion, a contribué à la proliférat­ion des sangliers, qui n’ont pas de prédateur naturel. La chasse aux chiffres

Berlin,

« capitale du sanglier »

8 fois 20 %

Leur contact de plus en plus étroit avec les humains fait d’ailleurs craindre que ces « sangliers des villes » s’aventurent toujours plus au sein des rues berlinoise­s. Car le sanglier berlinois, dont les effectifs sont aujourd’hui évalués à plus de 10 000, est de moins en moins farouche. Il s’aventure au grand jour dans des cours d’immeuble, voire des appartemen­ts de rez-de-chaussée quand la porte est ouverte. Et même « sur des aires de jeux ou dans des jardins d’enfants », relève Marc Franusch, porte-parole de l’Office allemand des forêts.

Sur les grilles d’accès à leurs jardins, certains Berlinois ont accroché des pancartes « Attention sangliers », figurant l’animal dans un triangle rouge, et accompagné­es d’une mention spéciale : « Merci de laisser cette porte fermée ». Désormais, en France, plusieurs villes voient poindre une tendance semblable.

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