Zeiss V4 1-4x24 SPéCIALES BATTUES ET éCONOMIQUES
Les V4 constituent bien plus que l’entrée de gamme du fabricant allemand. Avec leur zoom 4x, ces lunettes classiques, traditionnelles, mais également simples et légères, représentent une option intéressante pour celui qui entend passer à la visée optique sur son arme de battue en privilégiant une marque de référence pour un prix contenu.
En quelques années, l’offre d’optiques de chasse a littéralement explosé et pas seulement du fait de l’émergence de nouvelles marques. En effet, les fabricants solidement implantés sur ce secteur hautement technologique, et notamment les autrichiens, les allemands mais aussi des américains, ont opéré une mue – souvent identique. Elle consiste à proposer plusieurs familles différentes pour un produit donné, en tenant compte d’impératifs techniques et financiers, afin de répondre aux attentes de l’ensemble des chasseurs et pas seulement de ceux capables de débourser une grosse somme pour s’équiper « dernier cri ».
Pour résumer, chaque fabricant « historique » propose désormais trois ou quatre gammes de paires de jumelles ou de lunettes de tir en les classant par ordre de prix et de performances. L’idée, pour les marques les plus prestigieuses et les plus chères, est de permettre aux jeunes chasseurs ou à ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas consacrer des sommes considérables à l’achat d’une optique premium d’accéder malgré tout à un produit de la marque et qui sait de fidéliser ainsi une clientèle qui investira sans doute plus la prochaine fois. Chez Zeiss, cette déclinaison marketing est très claire, notamment dans le monde des lunettes de tir puisque la marque, après la sortie de ses V8 à plage de grossissements 8x, a dévoilé des V6 à plage de grossissements 6x et plus tard des V4, à plage de grossissements 4x.
Que penser de ces V4 ?
Ces modèles V4, premier prix, fabriqués au Japon, sont-ils plus qu’un simple accessit à l’univers Zeiss et constituent-ils finalement une bonne affaire ? C’est la question à laquelle nous avons voulu répondre en testant la Zeiss Conquest V4 1-4x24, une lunette destinée à la battue que
nous avons installée sur la Bergara testée ce mois-ci.
Comme nous le rappelle leur intitulé, ces lunettes sont traditionnelles avec leur grossissement 1 à 4x et leur objectif de 4x. Ce sont les mêmes que celles que nous utilisions tous il y a quinze ans de cela, avant que Swarovski ne dévoile ses Z6 et que l’ensemble des fabricants ne jurent plus que par les lunettes superzoom puisque nous sommes désormais à l’ère des 8x.
Les V4 1-4x24 sont donc classiques, « à l’ancienne » mais sont-elles pour autant dépassées ? Sans doute pas. Les layons ne se sont pas accrus depuis quinze ans, et les sangliers ne se tirent pas plus loin qu’avant. En revanche, les progrès accomplis par le monde de l’optique ces dernières années se retrouvent souvent sur les lunettes superzoom haut de gamme plutôt que sur les classiques « à l’ancienne ». À commencer par le champ de vision à 100 m qui a gagné de précieux mètres les saisons passées. Ces quelques mètres de plus qui dans le feu de l’action permettent parfois de voir un sanglier de plus ou le gros mâle qui traîne en arrière du groupe. Et de ce point de vue, la V4 en notre possession affiche des performances qui datent un peu : 38 m. Les lunettes de battue superzoom modernes nous offrent 42 m voire plus à 100 m. C’est beaucoup mais à 25 m, distance de tir la plus fréquente en battue, il n’y a plus qu’un mètre d’écart entre nos Zeiss et leurs grandes soeurs modernes : 9,5 m contre 10,5 m. À vous de savoir si ce mètre de « visibilité » en moins est préjudiciable. J’avoue que je suis un adepte des champs de vision extra-larges mais attention, parfois les chiffres records ne tiennent pas compte de la qualité d’image en périphérie. À quoi bon avoir 40 mètres de champ voire plus si les deux ou trois derniers mètres sont inutilisables du fait d’un flou ou d’un grain trop important ? L’autre caractéristique de ces lunettes est de posséder une plage de grossissements de 4x contre 6x ou 8x aux plus récentes. Là encore, il appartient à chacun de juger si en battue, à moins d’être souvent posté en bordure d’une grande plaine, un grossissement 6x ou 8x est utile. De mon point de vue, la réponse est non.
Notre lunette possède une présentation sobre avec sa robe noire antirayures satinées et ses marquages discrets puisque seul le logo Zeiss est visible de chaque côté de l’oculaire. Les formes sont classiques avec un corps de 30 mm qui nécessitera l’emploi de colliers pour la fixation. Cette lunette mesure 25,6 cm, ni trop long ni trop court pour une fixation facile, de même le poids de 470 g est dans la bonne moyenne, voire relativement léger. À mi-corps de l’optique, on retrouve les trois tourelleaux habituels. Celui de gauche commande l’illumination du réticule 60, un 4A doté de barres affinées. 10 niveaux d’illuminations sont proposés. Ils permettent de faire varier l’intensité lumineuse du seul point central. Chaque niveau est séparé d’un palier intermédiaire qui coupe l’illumination, c’est pratique. De même, la molette de réglage peut tourner dans un sens ou dans l’autre indéfiniment, là encore c’est pratique et plus rapide sur le terrain.
Rotation inversée
Le réticule est logé dans le second plan focal, au niveau de la bague des grossissements, il est donc invariant et restera fin quel que soit le rapport de grossissements. La bague de réglage des grossissements est large (20 mm) et très accessible, elle permet de passer en un demi-tour du grossissement 1 au 4x.